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L'Or Noir dévalué

Publié le 17 février 2010 par Christopher

jerrican.jpgLes pétroleuses n'ont plus la cote. Au grand dam des 370 employés de la raffinerie de Dunkerke, Totâââl réduit sa capacité de raffinage en France et ferme son usine. Pourquoi, alors que le bénéfice du groupe diminue mais reste confortable ? Simplement parce que la consommation intérieure de produits pétroliers et en particulier de carburant automobile diminue. Moins 7 et des poussières sur les douze derniers mois, en bons pour-cents.

La question est : l'hiver a été froid, les stations de sports d'hiver ont fait le plein, les français sont partis en vacances... Alors quelle diminution ?

Oui, ils sont partis, mais moins loin, et plus souvent en train. Ils se chauffent moins, ou alors avec autre chose que du fuel. Nous autres veaux de français avons quelque peu changé nos habitudes. Las de voir les compagnies pétrolières ne pas répercuter la baisse du dollar ou du baril de brut sur les prix à la pompe, las de voir les taxes se maintenir voire augmenter sur le coût de notre cher litron de gas-oil, nous avons fini par comprendre que ce marché-là était sans doute le premier sur lequel nous nous faisons mettre collectivement, passez-moi l'expression ou ne me la passez pas, je n'en vois pas d'autre assez imagée pour décrire le phénomène dans toute son ampleur. A trop arnaquer, les pétroliers tuent leur marché. Conseil aux actionnaires : ça eût payé, mais dans un avenir proche ça va plus payer. Financez plutôt des start-ups en moteurs sans pétrole.

J'ose espérer que cette prise de conscience globale fera son chemin. L'argument économique est infiniment plus puissant que les bonnes paroles des écoloterroristes qui brandissent la menace du pseudo-réchauffement climatique pour nous donner mauvaise conscience. Un cinquante le litre, c'est plus efficace que deux cent grammes de CO2. Ca me parle plus.

Quitte à être égoïste, j'aurais bien préféré qu'ils ferment Feyzin, qui raffine le pétrole livré vers Marseille après trois cents kilomètres de pipe-line et qui empuantit la bonne ville de Lyon à longueur d'année (surtout la nuit, ils dégazent la nuit parce que la fumée se voit moins). Au moins, à Dunkirk, c'est près du port et les vents marins dispersent mieux les odeurs. Mais bon, j'imagine que les spécialistes maison du reengineering et de la délocalisation ont calculé que c'était moins cher de casser là haut. J'ai quand même bon espoir : ce sera pour l'année prochaine ou la suivante.

Nous, on roule au gaz. C'est encore du fossile, mais ça pèse quand même moins en bilan carbone. Et surtout, comme dit, beaucoup beaucoup moins en bilan portefeuille. On fait durer notre auto qui va avoir ses dix ans.  Et l'on attend avec impatience que des véhicules électriques, voire à air comprimé, soient réellement diffusés pour investir dans un nouveau tas de tôle.

Français, faites comme nous, apprenez à compter.


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