Petit traité de manipulation à destination des étudiants en journalisme

L'Espagne en crise se retourne contre ses immigrés.

Ils sont cent Latino-Américains à conduire l'une des 16 000 voitures blanches qui sillonnent Madrid en quête de clients. Mais pour trois Espagnols sur quatre, c'est beaucoup. Trop, même !

Nous disons donc, introduire dans l'esprit du lecteur que les espagnols trouvent que 100 immigrés pour 16 000, c'est trop. Alors qu'il est bien évident que les espagnols trouvent qu'il y a trop d'immigrés en général, pas dans les taxis madrilènes.

Selon Eurostat, en décembre 2009, les étrangers résidant en Espagne étaient estimés à un peu plus de 5 millions. C'est-à-dire 2 millions de plus qu'en France et 2 millions de moins qu'en Allemagne.

Oublier de préciser que la France, à la différence de l'Allemagne, pratique le Droit du sol, ce qui réduit artificiellement le nombre d'immigrés. Oublier aussi que la France naturalise 200 000 étrangers par an.

Des municipalités ferment l'accès aux services sociaux

[...] C'est au niveau local qu'il faut aller chercher les propositions politiques ouvertement xénophobes. En Catalogne ou dans la banlieue de Madrid, par exemple, où des municipalités ont refusé, dans l'illégalité, d'inscrire au registre municipal des sans-papiers… et donc de leur ouvrir l'accès aux services sociaux.

Créer dans l'esprit du lecteur l'impression que des municipalités ferment l'accès aux services sociaux aux étrangers, alors qu'elles les ferment aux clandestins.
Maintenant, n'oubliez pas de répéter trois fois par article que l'immigration est une chance pour la France. Et n'oubliez pas que le Figaro est un journal de droite.