Le sujet n’est pas anodin : l’industrialisation du pays, son appauvrissement depuis une bonne quinzaine d’années, les comparaisons avec nos voisins en particulier les Allemands mais aussi les Italiens. Enfin comment faire en sorte que les entreprises ne soient pas sans cesse soumises à des réglementations variables et fluctuantes en fonction des directives Européennes (inflation galopante) et des prurits Nationaux du moment (taxes sur l’énergie …), réglementations fluctuantes venant troubler les stratégies à long terme.
C’est aussi, et sans doute surtout, un état d’esprit qu’il faut modifier chez nous : faire en sorte que nos concitoyens aient confiance dans leurs entreprises, qu’ils considèrent qu’elles portent les progrès et qu’ils acceptent plus volontiers de les envisager comme des “moteurs”, des acteurs réels d’une croissance vraie et pas seulement financière. Que l’Etat souligne cette “impérieuse nécessité” du développement de notre industrialisation est une bonne chose.
Vieille Nation terrienne et patrimoniale, la France regarde toujours d’un œil méfiant ses usines. Beaucoup n’hésitent pas à acheter fort cher un terrain en dessous du niveau de la mer pour y faire construire la maison des rêves, balayée à la première très grosse tempête, mais renâclent à placer quelques sous dans l’entreprise, grosse ou moins grosse, qui fait vivre la ville ou ils résident.
On connaît l’extraordinaire développement des petites et moyennes entreprises en Allemagne ou en Italie ; on sait le mépris réservé ici, par les donneurs d’ordre et les banques, à la sous-traitance confiée aux PME.
Le Président de la République semble reconnaître cette nécessaire ambition et désire engager l’État dans un soutien avec crédits à l’appui pour les entreprises innovantes, l’organisation des filières … et la médiation du crédit. Il demande une plus grande pugnacité des administrateurs de l’État dans les entreprises dont il est actionnaire, avec une véritable participation aux stratégies élaborées. C’est sans doute un signal qu’il fallait donner, mais sera-t-il suffisant ? Il est vrai que c’est le premier depuis très longtemps, à tenir un discours cohérent sur l’industrie française, basé sur un diagnostic partagé, élaboré à partir de rapports récents.
Il peut cependant apparaître ambiguë d’organiser l’ingérence quand par ailleurs on loue les vertus de la « liberté ». «Je n’accepte pas que le grand groupe privé automobile PSA ait les deux tiers de ses effectifs en France et que l’autre constructeur automobile ait seulement un tiers de ses effectifs en France, alors que l’État en est propriétaire à 15%»
Mais l’important est ailleurs, dans la tête de nos compatriotes : faire confiance à ces activités, leur reconnaître enfin le rôle prépondérant qu’elles jouent dans la richesse d’un pays, dans son avenir, dans sa capacité à financer le collectif. Ils doivent être encouragés à choisir une épargne plus orientée vers l’entreprise; il faudrait à cet effet, que les “rendements” en soient améliorés par rapport aux simples produits financiers
Un développement harmonieux ne peut effectivement se résumer à une “culture” du patrimoine historique, des structures de loisirs et de tourisme, à l’expansion du seul volet des « services », à une belle et performante Administration. Les services il faut bien les payer, les ballades également et la restauration des châteaux et cathédrales de même en passant par la fonction publique.
L’enjeu est donc double : ne pas envoyer à l’abattoir “administratif” les trois vaches d’Yvette , mais aussi ne pas “désespérer de Billancourt” .
La z’ique de Makhno :