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C’est pas ma faute si, mes yeux rivés sur la beauté, mes oreilles entendent…
Et mes yeux voient…
Et mon cœur sent…
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Admirant la beauté d’un œil sans le moindre nuage, et les cimes étincelantes, dans le lointain…
J’ouvre la boite de réception des nouvelles du monde et je lis…
Je lis que faute d’argent on suspend le sauvetage des naufragés sous les décombres.
Je reçois de plein fouet les images d’indiens du Pérou, en lutte pour sauvegarder leurs terres, écrasés sous les bottes sanglantes d’un pouvoir abusif…
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C’est pas ma faute si, mes yeux rivés sur la beauté, mes oreilles entendent…
Et mes yeux voient…
Et mon cœur sent…
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Pas ma faute, non, si je ne sais demeurer entre tes bras accueillants, pressé d’aller voir plus loin, au-delà, ou en deçà…
Tant de splendeurs à contempler pour tenter vainement d’oublier les misères.
Tant de mots à égrener dans les aurores qui se succèdent, pour dire encore la soif.
Soif de justice et de paix, soif de douceur et d’infinie tendresse, soif d’amour partagé et décliné sur tous les tons, en mille voix aussi diverses que nous sommes tous différents…
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C’est pas ma faute si, mes yeux rivés sur la beauté, mes oreilles entendent…
Et mes yeux voient…
Et mon cœur sent…
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J’entends plaintes et gémissements : ils sont mon pain quotidien.
Presque j’aurais honte de gagner ma vie à l’écoute de tant de sombres symphonies…
Et aucun bastingage pour nous protéger du naufrage…
Car ailleurs on fait comme si…
Comme si de rien n’était…
Comme si la terre ne tournait qu’autour de ces vaines richesses…
On me dit à présent que mes mots suintent leur religiosité, car aimer ne se connaît plus, à l’ombre de la toute-puissance matérielle…
On confond toujours ce qui cherche à élever et le repli frileux à l’abri de dogmes ressassés…
Nous vivons un temps qui cherche à briser plus qu’à donner, et qui ne sait plus rien recevoir…
Tout se doit d’être construit sur des arrières pensées. On suspecte la manigance et la manipulation où ne se trouve que générosité…
Le poème se doit d’être assez hermétique pour ne rien dire du temps présent.
On se délecte en paroles incompréhensibles pour ne rien laisser voir de notre naïveté d’humains…
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C’est pas ma faute si, mes yeux rivés sur la beauté, mes oreilles entendent…
Et mes yeux voient…
Et mon cœur sent…
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Manosque, 2 février 2010
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