La trop petite semaine de vacances à Montréal m’a permis de réaliser comment j’étais loin de la tragédie ! En fait, probablement trop dedans pour que ma perception porte le recul nécessaire à une vision intelligente des choses. Quand on voit la générosité ‘ahurissante’ des québécois, les spectacles bénéfices organisés rapidement partout dans le monde (diffusé sut toutes les chaînes généralistes au Qc !!), le We are the world et autres chansons mises en canne pour la cause, l’ampleur de la couverture médiatique, les parutions spéciales sur la tragédie (Time et le Nouvel Obsrevateur entre autres), … j’ai saisi rapidement que je n’avais rien compris. Pas tout du moins ! Il y a bien évidement le délire médiatique correspondant à tous les événements de cette ampleur sur la planète, business is business. Mais il m’a semblé y avoir plus. La charge émotive associée à toutes nos rencontres lors de notre passage au Québec avait tendance à me faire croire que les gens étaient réellement ébranlés par le séisme. On a vu également des journalistes que nous avons côtoyés agacés par ce qu’ils voyaient, et ce même si plusieurs avaient vu l’horreur dans des pays en guerre. Agacés à avoir hâte de quitter le pays. J’ai discuté avec un médecin québécois qui a fait plusieurs missions humanitaires et qui me disait que celle-ci allait être sa dernière. Terminé, il venait d’atteindre une limite personnelle en soignant des ayisien. Les réactions d’un autre médecin, français celui-là, resté traumatisé par ce qu’il a vécu (http://hebdo.nouvelobs.com/hebdo/parution/p2364/articles/a419810-.html). Mon patron de Montréal (il vient ici depuis plus de quinze ans et a fait le tour des pays en développement en Afrique, en Asie et en Amérique du Sud) qui est en visite éclaire à PAP et qui reste estomaqué par l’ampleur de la catastrophe. J’imagine que le temps fera sa besogne et que dans quelques mois, je comprendrai toutes les dimensions de cette aventure.