Les récents évènements concernant le CLIMATEGATE semble avoir révélé le vrai visage des journalistes environnementaux au Québec. Ces derniers ont pris une position claire dans cette affaire et défendent férocement le « consensus » scientifique autour de l’hypothèse du réchauffement climatique induit par l’activité humaine.
Des journalistes comme François Cardinal (La Presse) et Valérie Borde (l’Actualité) ont refusé d’accorder quelconque importance au CLIMATEGATE et même que nous devrions, disent-ils, passer à autres choses et ne plus y penser. Bien sûr la grande majorité (ou la totalité?) des journalistes québécois accusent même les acteurs derrière la fuite des courriels compromettants de vouloir discréditer de façon malhonnête le « consensus » scientifique établi. Ce genre d’attitude journalistique devrait être perçu comme un manque de professionnalisme flagrant. Il va sans dire qu’un bon journaliste impartial essaiera toujours de montrer le plus de points de vue possibles afin d’aider le lecteur à se faire une opinion propre et à tous les intervenants de se faire entendre.
À l’inverse, ici au Québec et ailleurs, les journalistes environnementaux diffusent et font la promotion d’un seul point de vue, ils marginalisent ceux qui ne sont pas d’accord avec le « consensus » établi et nous disent même quels journaux lire et ceux qu’il faut ignorer!
Regardons quelques exemples de plus près.
Pascal Lapointe (Agence Science-Presse), dans son article « Le pétard mouillé de l’année » du 23 novembre, est sans équivoque : « Il fut un temps où certains sceptiques du réchauffement climatique essayaient d'appuyer leur argumentaire sur des données solides. À présent, ils en sont réduits à éplucher des milliers de courriels et fichiers attachés obtenus illégalement... et trouvent dans des blagues d’un goût douteux la « preuve » que la Terre ne se réchauffe pas. » Il pointe de facto le responsable du pétard mouillé : « La blogosphère conservatrice en fait ses choux gras depuis jeudi (sous l'étiquette "climategate"), parce qu’elle affirme y avoir trouvé des preuves de malversations, de données dissimulées et même —l’horreur— des scientifiques qui osent laisser poindre leur irritation face à des blogueurs qu'ils jugent intellectuellement malhonnêtes. » Ensuite, Lapointe ridiculise les « sceptiques » en citant la fantaisie d’un blogueur qui les compare à ceux qui s’était opposé à Newton jadis. Il banalise également la portée du contenu des courriels du CRU et au sujet des données scientifiques il affirme : « Il existe effectivement une controverse autour de la publication de la totalité des données climatiques de l’Unité de recherche sur le climat d’East Anglia. C’est un problème propre à ce centre de recherche, et non aux autres à travers le monde », mais ce qu’il oublie de dire c’est que le CRU est le principal centre de recherche qui possède les données ainsi que les modèles climatiques clés concernant la théorie du réchauffement causé par l’homme.
Un autre malheureux exemple de parti-pris journalistique est l’article de Valérie Borde sur son blogue de lactualité.com où elle débute à peu près de la même façon que le précédent journaliste cité : « Les gens qui sont persuadés que le piratage de documents du Climate Research Unit (CRU) révèle une gigantesque supercherie au sujet du réchauffement climatique me font penser aux occupants d’un navire en train de chavirer, prêts à se raccrocher au moindre bout de bois pour ne pas se noyer. Un Climategate? Plutôt une vaguelette! ». Étrangement, malgré son parti-pris évident, elle ose accuser quelqu’un d’autre d’avoir un parti-pris : « Dans le palmarès des interprétations les plus honteusement partisanes et simplistes entendues au Québec à propos de cette histoire, je donne la palme à Mme Nathalie Elgrably-Lévy, économiste senior à l’Institut économique de Montréal, qui annonce que la bulle verte a éclaté. Rien de moins! ».
Il y a effectivement Nathalie Elgrably-Levy qui, elle, a accordé de l’importance au CLIMATEGATE et affirme que les scientifiques « réchauffistes » sont finalement démasqués dans leur fraude. Elle écrit avec justesse que « les raisons de douter du consensus étaient nombreuses. Des centaines de scientifiques, voire des milliers, contestaient depuis longtemps les propos alarmistes du GIEC, mais on refusait systématiquement de prendre en considération leurs recherches. D’autres posaient des questions pertinentes et légitimes pour lesquelles ils n’obtenaient aucune réponse. Les chercheurs qui contredisaient le prêt-à-penser environnemental étaient ostracisés. Certains, comme Timothy Ball, recevaient des menaces de mort pour avoir profané le catéchisme climatique. Plus récemment, Richard Lindzen, climatologue au célèbre MIT et ancien membre du GIEC, a publié une étude invalidant les théories réchauffistes, mais personne n’en fit cas ». Elle fait aussi une comparaison intéressante : « Si des compagnies de tabac s’étaient rendues coupables des mêmes délits, si elles avaient comploté pour cacher la vérité, elles auraient été clouées au pilori. Qu’en sera-t-il dans le cas du CRU? »
François Cardinal est sans aucun doute la star incontestée du journalisme environnemental au Québec, il écrit dans La Presse et est journaliste pour l’émission La Vie en vert à Télé-Québec. Il est le défenseur charismatique de la théorie supposément indéniable du réchauffement et tente d’atténuer la portée du CLIMATEGATE depuis une semaine. Voici comment il a banalisé l’évènement : « Il s'agit de centaines d'échanges confidentiels, dont la plupart sont d'un ennui mortel. Onze d'entre eux concernent des invitations à prendre une bière, onze autres, des rendez-vous pour le lunch... » Puis, comme plusieurs de ses collègues, il pointe les mêmes coupables : « Cela a ravivé la ferveur des sceptiques du climat, sur le web surtout, mais aussi en politique. Des élus conservateurs et républicains, connus pour leur haine proverbiale des climatologues, ont exigé une enquête publique. » Selon notre beau François, s’interroger sur la véracité du réchauffement causé par l’homme serait le résultat d’une méchante propagande de « droite » exprimé à travers des conservateurs ou républicains haineux.
Sans surprise, il défend bec et ongle la recherche du GIEC : « les quelque 500 scientifiques du Groupe intergouvernemental d'experts du climat (GIEC) sont arrivés à la conclusion, entérinée à l'unanimité, que la quasi-totalité de la hausse de température observée dans la seconde moitié du XXe siècle est «très probablement» imputable à l'action humaine, un jargon qui signifie une probabilité supérieure à 90 %. »
Il faut noter qu’il utilise l’expression « très probablement » pour qualifier l’influence de l’action humaine sur le climat et ce même François nous assure qu’il s’agit d’une probabilité de plus de 90%. Il faut avouer que dans ce cas-ci, on prérèrerait tous l’expression « irréfutablement » que « très probablement ». Allons-nous accorder toute notre confiance à l’ONU, au GIEC, au CRU et à notre mignon François Cardinal pour nous informer sur le sujet?
La technique journalistique de monsieur Cardinal est un peu grossière, elle révèle un manque de professionnalisme et ressemble davantage à de la propagande qu’autre chose. Disons qu’il défend bien la légitimité de son emploi comme journaliste environnemental qui, avouons-le, serait moins prestigieux advenant la destruction de l’hypothèse du réchauffement catastrophique causé par l’humanité.
L’impact du CLIMATEGATE a largement débordé le cercle des supposés infâmes conservateurs et n’est plus une affaire de gauche ou de droite. Il s’agit plutôt de poser la question suivante : y a-t-il un réchauffement climatique de nature catastrophique en cours et ce réchauffement est-il causé par l’activité humaine? La réponse, si l’on tient compte de tous les partis, allégeances ou autres est : nous n’en sommes pas certains.