Pour répondre à toutes les attaques et accusations qui ont émané du Climategate, le prophète contemporain de l'apocalypse planétaire, Al Gore, s'est envoyé lui-même à la rescousse de sa propre cause.
Dans une lettre d'opinion publiée dans le NY Times du 27 février intitulée We Can't Wish Away Climate Change (Nous ne pouvons pas juste souhaiter la disparition des changements climatiques), Gore fait la morale au monde entier (disons surtout aux climato-sceptiques) et nous prévient que quelques petites controverses ne vont pas faire disparaître la crise climatique. Le ton de la lettre est condescendant et même arrogant, le message est toujours le même :
"Ce serait un énorme soulagement si les récentes attaques contre la science du réchauffement climatique indiquaient vraiment que nous ne faisons pas face à une calamité inimaginable requérant des mesures préventives à grande échelle pour protéger la civilisation humaine telle que nous la connaissons."
Gore utilise dans sa lettre la technique classique de culpabilisation du public, il écrit avec mépris :
"Comme le fardeau serait allégé! Nous n'aurions plus à nous inquiéter qu'un jour nos petits-enfants nous perçoivent comme une génération criminelle qui aurait, de façon égoïste et de façon irréfléchie, ignoré les avertissements clairs que notre destin se trouvait entre nos mains. Nous pourrions, à la place, célébrer les négationnistes qui ont persisté de façon tenace à prouver que tous les rapports des Académies des Sciences nationales réputées sur les changements climatiques faisaient tout simplement une gigantesque erreur."Ensuite, il poursuit en disant que oui, il y a peut-être eu une petite erreur là quelque part à propos de la fonte des glaciers de l'Himalaya et que oui, certains scientifiques du climat liés au CRU d'East Anglia n'ont peut-être pas répondu adéquatement aux exigences d'une demande sous la loi de l'accès à l'iinformation en Angleterre mais Gore nous rappelle que tout baigne toujours dans l'huile : "Le plus important c'est que le large consensus sur le réchauffement climatique demeure inchangé".
En somme, nous devons nous fier à Al Gore pour nous guider vers le sauvetage de la race humaine.
Il nous fait ensuite une liste connue de catastrophes imminentes, de la hausse des mers à l'extinctions d'espèces animales, tous causés évidemment par nos émissions de CO2. Il ose ensuite s'en prendre à la presse indépendante non contrôlée, les accusant d'attiser la haine et la division :
"Certaines organisations de média d'information présentent maintenant des hommes de spectacle qui usurpent la qualité de penseurs politiques et qui transforment la haine et la division pour en faire un divertissement."
La référence à l'animateur de radio du Texas Alex Jones, figure populaire du mouvement contre le Nouvel ordre mondial, est à peine voilée. Une preuve tangible de l'influence grandissante de Jones sur l'opinion publique aux États-Unis et même à travers le monde.
C'est d'ailleurs aux États-Unis où les lois sur le carbone sont le plus difficile à passer. Al Gore en fait état dans sa lettre :
"Cela débute par le choix des États-Unis de passer une loi qui établit un prix sur le réchauffement climatique."
Mentionnons qu'au Canada, la politique attentiste du gouvernement Harper au sujet de la taxation/régulation des GES n'a pas encore permis l'établissement de véritables lois ou de mesures sévères non plus. Ce gouvernement a d'ailleurs encaissé un grand nombre de critiques de partout au Canada et dans le monde. On verra peut-être bientôt s'ils ont eu raison ou tort d'adopter une telle position.
Gore répète ensuite et toujours le même mantra habituel comme quoi nous sommes passé de l'étape de la discussion à l'étape de l'action :
"Après que tout ait été dit et que si peu ait été fait, la vérité sur la crise climatique - toujours plus dérangeante que jamais - est une chose à laquelle il nous faut encore faire face."
Malgré que de plus en plus de gens doutent de la véracité scientifique derrière la thèse du réchauffement climatique du GIEC, Al Gore ose nous semoncer et nous faire la morale climatique.
Heureusement, la vérité finit toujours par éclipser le mensonge et il est à croire que la gloire d'Al Gore tire à sa fin.