Chaque semaine, l’émission retrace une célèbre affaire de criminalité culinaire française, analyse les agissements des toqués du crime et décortique le travail des enquêteurs gastronomiques. Dans ce numéro : « meurtre au presse-purée ».
Pour 4 à 6 victimes de leur gourmandises
30 minutes de faits divers
20 minutes de cuisson
30 minutes de congélation
LES INTERVENANTS :
1 potimarron (env. 1,5 kg)
20 g de beurre
10 cl de crème liquide
20 brins de ciboulette émincée (ou 2 c. à soupe de ciboulette déshydratée)
10 brins de ciboulette entiers (pas obligatoire)
70 g de mimolette (sans la croûte) râpée
1 c. à café de condiment aromatique liquide (ou de sauce soja)
du sel et du poivre
1 rasoir à légumes (idéalement spécialisé en peaux épaisses)
1 batteur électrique
1 presse-purée ou 1 moulinette
LA CHRONIQUE CULINO-MEURTRIÈRE :
Première étape : la congélation de la crème
Le toqué s’empare d’une brique de crème fraîche et sans défense et, afin de pouvoir la fouetter plus facilement, il la verse dans un petit saladier, la baillonne de film alimentaire, et l’enferme froidement au congélateur le temps de perpétrer le prochain crime de sa funeste liste.
Deuxième étape : l’assassinat du potimarron
Il s’attaque alors au potimarron. D’abord armé d’un gros couteau de cuisine, il le décapite en deux, lui creuse la cervelle à la cuillère afin d’en extraire les fibres et les pépins et finit par trancher la chair en demi-lunes. Ensuite assisté d’un rasoir à légumes (il affectionne particulièrement celui qu’il avait acheté pour éplucher les asperges), il fait grossièrement la peau à chacun des morceaux (peu lui importe s’il en laisse un peu), puis il les tranche en gros dés.
Troisième étape : l’enfer de la casserole
Restant de marbre et dans l’action, le toqué fait fondre le beurre dans une casserole à feu moyen, il y dépose les morceaux de potimarron, les arrose de quelques cuillérées d’eau pour les empêcher d’attacher, puis les enferme sous un couvercle et les laisse cuire et ramollir pendant une vingtaine de minutes.
Quatrième étape : la flagellation de la crème
C’est à ce moment-là qu’il libère la crème du congélateur pour la soumettre au supplice de la flagellation : il plonge les fouets de son batteur électrique dans le saladier et les fait vrombir jusqu’à ce que la crème comment à mousser. Il y ajoute alors les brins de ciboulette émincés, du sel et du poivre, puis il fouette à nouveau. Dès que c’est prêt, il recouvre la crème de film et l’abandonne au congélateur jusqu’à la fin de la préparation. Il peut alors souffler quelques minutes.
Cinquième étape : l’attaque au presse-purée
Après avoir vérifié que le potimarron se laisse bien écraser à la fourchette, le toqué en stoppe la cuisson, le transvase dans un saladier et l’écrabouille sauvagement au presse-purée. Il y ajoute alors la mimolette râpée et le condiment aromatique, puis il mélange à la cuillère et goûte le résultat afin de rectifier au besoin l’assaisonnement.
Ultime étape : le dressage des assiettes
Il ne reste plus au toqué qu’à se lécher les babines, à se frotter les mains, à déposer sa mousse de potimarron dans des petits bols ou des assiettes creuses, à l’ensevelir sous une machiavélique (mais pas trop monstrueuse quand même) avalanche de crème fouettée glacée, à y faire scandaleusement trôner un brin de ciboulette, et à dévorer sans scrupules le fruit de sa cruauté.
LA PROMO :
Retrouvez prochainement cette recette dans un livre publié aux éditions Flammarion.
Pour être tenu au courant de sa parution, faites-moi un petit mail !