Ce matin, mon chéri qui allait aux courses m'a demandé ce que je voulais manger à midi. Hier soir, on a joué au scrabble. Mardi, nous avons pris un bain mousseux
ensemble et il s'est endormi sur mon épaule. Lundi, on s'est taquiné et nous nous sommes un peu pris le bec. Dimanche, nous avons dîné chez nos amis puis nous sommes allés au ciné. Je lui ai
caressé la barbiche pendant la pub. Il
m'a sourit et embrassé.
Vous vous demandez pourquoi je vous raconte ça et quel est le lien avec mon titre: j'ai peur des hommes mais j'en veux un. Et bien tout ces moments simples de
vie quotidienne, scrabble, bain, ciné avec un petit ami, je pensais il y a deux ans que ça m'était interdit. Je pensais être une alien, que je ne trouverais jamais un type qui resterait plus
d'une nuit avec moi. J'étais un plan Q, un plan B pendant tant d'années. Je me disais: mais qu'est ce qui passe avec les types, pourquoi aucun ne veut rester avec moi sans me rendre compte que
j'engendrais ce comportement de fuite chez eux par mon attitude, ma gestuelle insinuant:"tous les deux, c'est pas sérieux, c'est
juste pour s'amuser", alors que je pensais " reste, reste, baby reste".Où avais- je appris ce schéma déstructif? Dans les films, les magazines, les conseils de copines décérébrées?
Trouver l'origine de la création perpétuelle de ce scénario est trop compliqué et prendrait du temps. Je préfère vous donner une méthode non psychanalytique avec un
résultat plus rapide et qui a été très efficace pour enfin me caser: la sculpture mentale.
La lecture du livre un petit pas peut changer votre vie m'a sorti de cet enchaînement de "types- in- my- bed" à répétition, excitant sur l'instant comme l'est
toujours la nouveauté mais frustrant après coup.
On se fait toujours des films dans la tête, et c'est là qu'il faut faire attention à ne pas penser n'importe quoi. Le livre prescrit qu'avant toute chose, il
faut visualiser une scène du quotidien avec un amoureux.Une scène très banale du genre, on serait à carrefour, et je lui demanderais si il préfère des Miko chocolat ou vanille.Moi, j'ai pensé que
je jouais au scrabble avec Lui et je le voyais réfléchir à un mot, il prenait goût à passer du temps avec moi.Je lui expliquais pourquoi j'aimais tel ou tel chanteur et il me faisait
écouter les siens: de l'amour , un échange. Je vous avoue que cet exercice psychologique m'a fait pleurer. C'était tellement bizarre de penser qu'un homme pouvait jouir de ma compagnie hors d'un
lit, qu'il puisse y avoir une connivence extra-sexuelle. Je me sentais mal. J'avais...honte. Moi, provoquer l'amour chez un homme qui me plaît également. Comment avais- je l'outrecuidance d'y
penser! Une semaine après, je rencontrais Jérôme trader licencié contraint à vivre dans sa voiture. Plusieurs filles énamourées du
beau gosse lui ouvraient grand leurs jambes leurs bras malgré son infortune et il m'a choisi moi et mon micro- studio parce qu'il m'a trouvé
cool. Je sculptais mon mental depuis une semaine et ça ne m'a pas paru ridicule de lui proposer un petit jeu de société. Oie, petits chevaux, tas de merde, il en redemandait encore et c'est comme ça qu'il est
resté sans que je devienne hystérique comme avant où j'anticipais la rupture. Une fois, il n'a pas appelé pendant trois jours et au lieu de le harceler, je lui ai juste laissé un message avec un
ton serein pour savoir comment il allait et non pas mille avec un petite boule dans la voix.
Il vient de m'envoyer à l'instant un sms pour savoir si il achète des billets de concert pour demain. Il veut que je l'accompagne voir son groupe préféré
de hard- rock de merde. Evidemment, je lui réponds que non sans me torturer la
tête" ai- je bien fait , mal fait?."
Il a des amis qui se feront une joie de l'accompagner et quand il rentrera sans voix à la casba, il me fera un petit bisou sur ma joue endormie. Vive la sculpture
mentale!
Sur google , vous trouverez plein d'info sur la méthode des petits pas, le kaizen.