A bien y regarder, on pourrait trouver dans ce propos, de profondes similitudes avec un autre Nicolas qui lui, s'il n'écrit pas, semble passer son temps à essayer de mettre en pratique les enseignements du grand théoricien de la politique, de l'histoire et de la guerre qu'était Machiavel !
Sauf que la date du "bien petit à petit afin qu'on le savoure mieux" n'est nulle part annoncée, et que la seule hypothèse de bonheur promise au français par l'Elysée est un ... deuxième mandat pour son locataire !
Et dans ce domaine, le Chef de l'Etat excelle.
" L'Elysée a déjà fait son deuil des prochaines élections régionales, écrivent Les Echos : " ... / .... Si l'on en croit les sondages, le dispositif ne sera pas suffisant pour reprendre aux socialistes leurs bastions régionaux au soir du second tour. ... / .. Pour justifier l'échec final, l'argumentaire est déjà prêt : les Français qui aiment les contre-pouvoirs souhaitent conserver les socialistes dans les exécutifs territoriaux. ... / ... Pour autant, Nicolas Sarkozy devrait chercher à la tenir le plus longtemps possible, ne serait-ce que pour permettre aux sondages de l'installer comme candidat incontesté à sa réélection en 2012. Si les têtes de listes réalisent de bons scores, devant le PS, avant de s'incliner au second tour. Le président aura alors davantage d'arguments pour poursuivre son cap. ... / ... " - Source Les Echos
Le problème, c'est que pendant qu'on ourdit dans les allées du pouvoir, pour le conserver, les victimes de ce "petit jeu" du Prince, sont les français, à qui il va falloir continuer, à en faire payer le prix fort.
Les retraites justement !
"Le signal donné par Nicolas Sarkozy lors du sommet social du 15 février est très clair : avec ou sans régionales, la réforme des retraites est lancée, elle constituera le dossier prioritaire de 2010".
Il est néanmoins bon de rappeler comme l'écrivent Cécile Duflot et Pierre Pierre Larrouturou dans Rue89 que : "On ne pourra pas sauver les retraites si on ne parvient pas à lutter radicalement contre le chômage et la précarité. Hélas, presque trois ans après leur arrivée au pouvoir, Nicolas Sarkozy et François Fillon n'ont engagé aucune réforme pour lutter contre le chômage et la précarité. Le total des inscrits à Pôle emploi a augmenté de 800 000 en dix-huit mois, mais le gouvernement semble se moquer totalement de cette question. Ce silence en dit long sur les priorités de l'équipe au pouvoir. Le chômage et la précarité sont au cœur de la crise dans laquelle s'enfonce notre pays : que l'on parle du dossier des retraites, de l« 'intégration des jeunes de banlieue » ou de la défiance de plus en plus grande des citoyens vis-à-vis des politiques, on en revient toujours au lancinant problème du chômage ... / ... "
Au fait quoi de neuf sur le front du chômage ?
" Le ministre du Budget Eric Woerth a estimé mercredi sur France Inter que la baisse du chômage n'interviendrait pas avant le 2e semestre 2010 car "c'est long d'inverser ces courbes" ... / ... "On est revenus dans une logique de croissance faible" avec "entre 1,2 et 1,4% selon les estimations", ce qui n'est "pas si mal pour une sortie de crise, mais c'est pas suffisant pour recréer de l'emploi" - Source Le Point
Quels en sont les chiffres actuels
Le Parisien
" Le nombre de chômeurs indemnisés par l'assurance chômage ou par l'Etat a atteint 2,568 millions en janvier, soit 14,5% de plus qu'en janvier 2009, selon des chiffres diffusés mardi par Pôle emploi, tandis que le nombre d'inscrits augmentait davantage (+16,4%). Fin janvier, en incluant les personnes en activité réduite (catégories A, B et C), le nombre de demandeurs d'emploi inscrits à Pôle emploi a atteint 3,865 en métropole et 4,103 avec les départements d'outre-mer.
AP/Yahoo
" Le taux de chômage en France métropolitaine s'établissait à 9,6% de la population active au 4e trimestre 2009 (10% en incluant les DOM), soit une hausse de 0,5 point par rapport au trimestre d'avant, selon les chiffres rendus publics jeudi matin par l'INSEE. Selon l'institut, la France retrouve ainsi son niveau de chômage d'il y a dix ans, en 1999 et comptait au quatrième trimestre 2009 plus de 2,7 millions de chômeurs.
En clair, la France manque d'emplois et surtout, d'entreprises capables d'en proposer !
Mais notre Chef de l'état, celui qui "aime les usines" a un plan !
"... / ... Pour restaurer la base industrielle de la France, le gouvernement prône d'abord une politique de filière. Parce qu'il faut une relation plus équilibrée entre les donneurs d'ordres et les sous-traitants, loin d'une relation de «dominants à dominés» monnaie courante aujourd'hui. La mise en place de fonds d'investissement sectoriels pour les filières les plus stratégiques -numérique, énergie, transport, pharmacie ... / ... ainsi que la localisation en France des outils de production ou de recherche. "Il n'est pas normal que BMW produise près des trois quarts de ses voitures en Allemagne et que Renault n'en produise que 25 % en France", aime à citer en exemple Christian Estrosi.
Sur le milliard d'euros dédié aux états généraux dans le cadre du grand emprunt, 185 millions d'euros ont d'ailleurs été prévus afin d'accorder des avances remboursables aux entreprises désireuses de réinvestir en France. Une enveloppe de 500 millions pour des prêts à taux bonifiés pour les investissements verts est aussi prévue dans ce cadre.
En matière d'innovation, une pérennisation de la forme actuelle du crédit impôt recherche - au moins pour les PME - serait annoncée aujourd'hui. Le CIR pourrait en outre être étendu aux dépenses de normalisation, brevets et prototypes. Une idée qui remporte un soutien quasi unanime. À un détail près, son coût : environ un milliard d'euros ... / ... " - Source Le Figaro
Le tout bien entendu sans avoir la moindre idée du temps qu'il faudra pour que ces mesures prennent effet et surtout, il faudra comme le fait remarquer Le Figaro convaincre notre partenaires européens : "Du temps, il en faudra également un peu pour mener une action volontariste au niveau européen, afin de convaincre les États membres de la nécessité de mener une politique industrielle commune"
Ce que confirme Challenge : " ... / ... Mais les recettes ne peuvent pas être les mêmes que dans les années 1960. La construction européenne interdit désormais aux Etats d'accorder des subventions à leurs industries, comme l'ont fait les grands plans gaullistes et pompidoliens ... / ... "
Par contre, pas un mot sur les : " .... / ... plus de 25 milliards d'euros d'exonérations de charges sociales sur les bas salaires qui bénéficient aujourd'hui essentiellement au secteur tertiaire, et notamment à la grande distribution et aux cafés-restaurants, secteurs en rien menacés de délocalisations ... / ... " - Source Les Echos
En gros, devant une situation gravissime, on nous propose : Machiavel pour la politique, l'art abstrait pour les solutions économiques et surtout : La méthode COUE pour le reste !
Maintenant, à vous de voir si l'hypothèse : "Si les têtes de listes réalisent de bons scores, devant le PS, avant de s'incliner au second tour. Le président aura alors davantage d'arguments pour poursuivre son cap" correspond à vos attentes et votre idée du futur.
Pour ce faire : Rendez-vous les 14 et 21 mars devant les urnes !