"Bagdad 1920-2010 : Patrimoine urbain et mémoires collectives en question"
Publié le 04 mars 2010 par Geo-Ville-En-Guerre @VilleEnGuerreL'Institut de recherches et d'études sur le monde arabe et musulman (IREMAM) organise une rencontre-débat autour de la question de "Bagdad 1920-2010 : Patrimoine urbain et mémoires collectives en question" avec Caecilia PIERI (doctorante en histoire urbaine à l'EHESS, auteur de l'ouvrage Bagdad arts déco, éditrice aux Editions du Patrimoine), le vendredi 12 mars 2010, à 14h30, à la Maison méditerranéenne des sciences de l'homme (MMSH) d’Aix-en-Provence, salle Paul-Albert Février. La séance sera animée par Edouard Méténier (historien, Université de Provence). Caecilia PIERI est spécialisée dans l'édition d'architecture et de patrimoine depuis plus de 20 ans. Elle termine un doctorat sur la transformation architecturale et urbaine de Bagdad entre 1920 et 1960. Directement en lien avec les problématiques qui préoccupent ce blog, la deuxième partie de son intervention sera consacrée aux effets de la guerre sur l'urbanisme au quotidien, la segmentation des quartiers...
Présentation de la rencontre-débat :"A partir du mandat britannique (1920) et de l’avènement du premier royaume d’Irak (1921), Bagdad a connu un essor architectural et urbain sans précédent, à la faveur duquel ce chef-lieu de province ottomane est devenu une capitale « moderne ».
Portée par un projet colonial puis par la dynamique d'une construction nationale, cette transformation s’incarne dans l’indépendance, acquise dès 1932. Elle se caractérise par le renouvellement des formes de l’habitat, par un croisement des références entre modèles venus d’Europe et réinterprétations locales, enfin par une évolution, complexe et parfois conflictuelle, des pratiques citadines.
Les vieilles demeures ottomanes et les quartiers résidentiels verdoyants construits sur le principe des villes-jardins n’ont pas été détruits par les guerres, contrairement à l’image partielle qu’en donnent souvent les médias, mais ils sont aujourd’hui en déshérence. Les maisons se vident et se détériorent faute d’entretien, et l’ancien centre résidentiel tend à se paupériser.
L’exposé fournit un panorama des différentes phases de cette évolution ; il montre comment la ville est actuellement sujette à un processus de fragmentation socio-spatiale qui remet en question ce cadre urbain, en tant que patrimoine mais aussi en tant que base d’une mémoire et d’un projet collectifs. La « reconstruction » imminente, lieu de tous les appétits, constitue à cet égard une menace radicale".