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Lettre ouverte à nous

Publié le 04 mars 2010 par Didier54 @Partages
Je suis d'accord. La communication nous emmerde.
Il est temps de remettre l'église au milieu du village. La mosquée au coeur du quartier.
La communication est indispensable.
Arrêtons d'utiliser le même mot.
Communiquer, ce n'est pas jouer un rôle devant des micros. Ce n'est pas vider les mots de leurs substances. Ce n'est pas paraître, apparaître, disparaître. Ce n'est pas surgir, créer des règles qui s'appliquent aux autres et pas à soi, ce n'est pas inventer l'eau chaude qui glace les sangs, ce n'est pas tuer hier avec mépris, ce n'est pas tuer aujourd'hui avec mépris, ce n'est pas tuer demain avec mépris.
Communiquer, c'est échanger, c'est mettre en vie, c'est mettre en relation.
Communiquons !
Que les micros qui se tendent bêtement soient débranchés
Que les caméras qui filment à la mode bovin soient éteintes
Que les stylos qui écrivent à l'encre invisible se cassent.
Que les feuilles et les pixels cessent de produire et reproduire ces discours creux, ces petites phrases idiotes, ces grandes leçons démagogiques.
Et écoutons.
Ce silence nouveau.
Apprenons.
A le remplir avec du fond.
Arrêtons d'intercaler entre chaque être humain une traduction financière. Arrêtons de classer les gens, de créer des catégories, d'opposer.
Faisons que le lecteur lise, que l'auditeur écoute, que le téléspectateur regarde.
Faisons que le citoyen se sente à nouveau une personne.
Faisons que cette personne ait le sentiment d'avoir une valeur.
Faisons que cette valeur ne soit pas marchande.
Décidons d'arrêter de tout traduire en consommateur, en client, en prospect,  en numéro de dossier, en chiffre de panel.
Nos coeurs battent au rythme des logiciels et pensent avec des calculettes.
Nos panses ont mal à la tête.
Votons.
Pour des politiques.
Ne votons pas.
Pour des catalogues.
Donnons.
Du temps au temps.
Arrêtons.
De penser que l'argent est le nerf de la guerre, le salaire de la peur.
Les nerfs crèent la guerre qui fait peur.
Décidons.
Que l'argent n'est ni une faim ni une fin. Mais un moyen.
Et donnons nous les moyens.
D'un monde plus humain.
D'une planète plus équitable.
D'une terre respectée.
Nous n'en serons que plus respectables.

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