Comparaître pour « diffamation, injure, et préjudice pour atteinte à l’image ». Eh oui : l'histoire pourrait sembler cousue de fil blanc, mais la société Village d'Orsel souhaite que « cesse toute distribution de l’ouvrage, son retrait de chaque point de vente, et deux millions d’euros de dommages et intérêts ».
Tout simplement parce que le livre de Lalie se déroule en plein Montmartre et prend pour scène le fameux marché :
La tension monte au Marché Saint-Pierre, temple du tissu au mètre. Lettres anonymes, menaces, étranges poupées de chiffon clouées aux portes, persistante odeur de brûlé dans les étages... Et bientôt des employées manquent à l’appel. Alors que la peur envahit les pentes de Montmartre, le brouillard s’épaissit. Qui peut bien être à l’origine de ces agressions : un concurrent malveillant, des prédateurs liés au Milieu, un fou... ? La police piétine, l’étau d’une construction implacable se resserre sur le Marché.Dans un communiqué, l'éditeur tente de réagir : « Tout est bien sûr fiction dans ce thriller haletant, personnages comme situations ; il n’échappe pas aux lecteurs que la butte Montmartre est ordinairement paisible et heureusement épargnée par les agissements de tueurs psychopathes. Le propre d’un roman est précisément d’inventer des histoires et d’animer des personnages de papier qui n’ont pas d’existence réelle ni même de rapport avec la réalité. »
Sauf que « les dirigeants du Déballage Dreyfus ne l’entendent pas de cette oreille, qui veulent faire interdire le livre ».
Sur son site, l'auteure fait part de son sentiment sur la situation. « De mon côté, j’avoue avoir été stupéfaite par la réaction des dirigeants du Déballage Dreyfus. Au point que j’éprouve quelque difficulté à écrire depuis. Au point que je m’interroge beaucoup à propos de ma propre liberté d’écrivain, précisément dans le domaine de la fiction. »