Actes du colloque de Lire Ecrire sur le collège unique

Publié le 03 mars 2010 par Leoweb

Le colloque consacré à l'avenir du collège unique a pris de la hauteur dès le début de la matinée avec une intervention remarquée de Laurent Lafforgue, illustre mathématicien et membre du comité d'honneur de Lire Ecrire, nous rappelant l'importance de rechercher la vérité dans tous les actes d'enseignements.

L'intervention suivante de Nathalie Bulle, chercheur au CNRS en sociologie de l'éducation, nous a permis de rentrer dans le vif du sujet. Un exposé complet décrivant les évolutions du système éducatif et les raisons pour lesquelles une classe d'âge se retrouve aujourd'hui scolarisée en même temps avec les mêmes programmes jusqu'à 16 ans. Une situation qui pose de réelles difficultés.

En présentant l'histoire de 4 élèves qu'il a eus en sixième, puis en quatrième, dans un établissement prioritaire, Michel Segal, professeur de mathématiques, dresse un tableau sans appel des graves problèmes induits par le collège unique. Les plus faibles coulent et se livrent à un saccage des cours, tandis que les plus douées éteignent leurs potentialité. Personne ne sort gagnant de ce collège unique.

Cécile Revéret a tout connu de l'évolution du collège. Elle n'a pu que contempler la dégradation progressive du niveau des élèves et la diminution des ambitions, avec des classes de plus en plus hétérogènes et de moins en moins gérables. Le collège pour tous est devenu le collège pour personne. Elle fait un rêve : que l'on tienne enfin compte des différences de talents entre les élèves, et que l'on offre à chacun un chemin de réussite plus personnel.

Thierry Sibieude a animé la salle en présentant le projet de l'Essec, "Une grande école, pourquoi pas moi ?", qui permet d'accompagner des élèves de collèges et lycées pour leur donner les codes de la réussite aux concours des grandes écoles. Une belle initiative qui mobilise des centaines d'étudiants partout en France.

L'après-midi a commencé avec Pierre Perrier, de l'Académie des Technologies, qui ne voit pas d'autre solution que d'ouvrir les filières d'apprentissage à des enfants plus jeunes. Qu'est ce qui empêcherait qu'un enfant découvre l'apprentissage à 12 ou 13 ans si c'est la seule chose qui l'intéresse ? Pourquoi le maintenir dans une situation d'échec alors qu'il pourrait s'épanouir dans l'un de ses centres d'intérêt ?

Bernard Kuntz et Elisabeth Altschull, l'un après l'autre, ont amorcé des pistes de solution afin d'améliorer le système actuel. Bernard Kuntz propose de supprimer le collège unique tandis qu'Elisabeth Alstchull affirme que c'est aux enseignants de prendre leurs responsabilités et de composer avec la situation actuelle, pour que la réussite soit offerte au plus grand nombre.

Les divergences apparues dans les interventions se retrouvent dans la table ronde animée par Clotilde Hamon. Il apparait clairement que la recherche de solutions justes passera par un travail commun que les intervenants se proposent de conduire dans les prochains mois.

Une manière concrète de répondre aux 150 participants repartis un peu dépités en comprenant la gravité de la situation et l'absence de solutions immédiates. Il faudra encore patienter mais il est temps de s'attaquer vraiment au problème.