Du “Allègre” sans le dire

Publié le 04 mars 2010 par Jlhuss

J’ai apprécié Allègre à l’époque où il avait le courage de pourfendre le Mammouth mais il y a un paquet de points sur lesquels il a débloqué grave depuis.

Le GIEC commet des erreurs, certes, mais ses détracteurs aussi. Le livre d’Allègre est aussi truffé d’erreurs. Il faut vraiment ne rien connaître du monde de la recherche et de la science pour penser que la majorité des travaux sont exempts d’erreurs. Dans mon métier, je soumets des articles, je donne mon avis sur d’autres auteurs pour différentes revues et différentes conférences […] Je sais comment fonctionne la recherche au jour le jour dans les labos.  99% des travaux scientifiques comportent des erreurs, souvent d’ailleurs en toute bonne foi […] Mais ce n’est pas parce qu’un travail scientifique comporte des erreurs que tout y est faux !

Sur les modèles mathématiques : aucun scientifiques sérieux ne se limite à des modèles et la majorité des scientifiques ont des connaissances qui dépassent largement le cadre des mathématiques. Même les gens qui bossent en mathématiques appliquées ne se limitent pas à des modèles. Il faut arrêter de se faire peur avec de grands mots !

Effectivement, en économie, il y a largement abus de modèles mathématiques mais il y a belle lurette que des matheux comme Mandelbrot dénoncent les idioties qui y circulent, dont un bon nombre viennent non pas des milieux mathématiques mais des milieux des sciences humaines et de l’économie. Ce que prouve l’échec des modèles en économie c’est surtout l’aberration des hypothèses non mathématiques qui sont à la base des modèles, hypothèses imprégnées de théories sociales, libérales ou régulatrices toutes largement erronées !

Les aprioris de droite et de gauche sont à la ramasse, tout comme les aprioris rationalistes ou utopistes : l’agent élémentaire rationnel (ou même honnête), les hypothèses d’indépendance ou de comparabilité, etc. Les modèles … ça se simplifie ou ça se manipule ! Pour H1N1, je ne me suis pas fait vacciner car j’ai fait mes propres calculs de probabilités et que je n’adhère pas au principe de précaution maximale. Mais visiblement il y a avait des intérêts financiers, hé oui. Au niveau des travaux sur l’effet de serre, où est l’intérêt Financier maximal ? Du côté des industries du pétrole, des pneumatiques, etc.

Retour sur l’effet de serre : même sans modèles, même en prenant des marges d’estimations conséquentes, même avec les fourchettes les plus hautes au niveau de ce qui ne provient pas de l’homme, même avec les fourchettes les plus basses au niveau de ce qui provient de l’homme, le réchauffement est inéluctable si on continue de produire des gaz à effet de serre à ce rythme. En revanche, on ne sait effectivement pas avec certitude absolue si l’effet humain va devenir dominant d’ici dix ans, un siècle ou plus. Est-ce une raison pour continuer droit dans le mur ? Je ne dis pas qu’il faille freiner le développement des pays qui n’ont pas notre mode de vie. Je dis qu’il faut passer massivement au nucléaire, investir massivement dans la recherche fondamentale (l’électricité n’est pas arrivée en améliorant des bougies) et appliquée (ingénierie, innovation, etc.), y compris dans tout ce qui fait peur, et obliger les industriels à changer de technologie à chaque fois qu’une amélioration est possible; à travailler aussi pour le bien commun et non pas seulement pour leurs profits. On doit revoir aussi la notion de propriété intellectuelle qui freine tout. Il faut des programmes de stature (Gaullienne oserais-je dire), et mobiliser la nation au service du progrès : une guerre de défi total vis à vis de l’avenir (la lutte est permanente, aucune génération n’a le droit au repos).

Précisons : un réchauffement de la moyenne globale entraîne (c’est physique) aussi un accroissement de la variance. Ainsi, si en moyenne il fera plus chaud, il y’aura des endoroits où il fera plus froid voire beaucoup plus froid, ainsi que des endroits où il fera plus doux ou très très chaud. De plus, il y aura des amplitudes de plus en plus grandes (de chaud à froid et réciproquement) et des variations de plus en plus rapides. Ces variations spatiales et temporelles engendreront naturellement des catastrophes de plus en plus fréquentes, surtout eu niveau tempêtes et inondations. Et les chances de se tromper là-dessus, même si elles existent, sont faibles : c’est pas de l’économie ni du H1N1, ni même les prévisions météo à court terme à la télé !

Cordialement.

Judem

[Il réagissait à la note : “Capitalisation de la peur “]