La France, désireuse de redorer son image culturelle à l’étranger en lui donnant un léger coup de neuf, a décidé regrouper ses différentes actions de promotion sous une même entité. Cette nouvelle agence culturelle a donné lieu, dès sa naissance, à une petite polémique autour du nom qu’il fallait lui attribuer.
Si en Angleterre, il est courant de dénommer l’anglais comme étant la langue de Shakespeare, l’on sait que Victor Hugo est l’auteur français qui reste le plus célèbre à l’étranger. C’est dans cette optique que le ministre des Affaires étrangères, Bernard Kouchner, avait plaidé pour attribuer à cette future agence le nom d’Institut Victor Hugo. Grand mal lui en a pris.
Très vite les critiques ont fusé de toutes parts, dénonçant un choix qui risquerait de nuire précisément à l’effet recherché par cette création : rendre l’action culturelle française à l’étranger bien plus lisible qu’à l’heure actuelle.
Pour certains membres de la Commission des Affaires culturelles du Sénat, choisir Victor Hugo ferait courir le risque d’un manque de reconnaissance chez les jeunes étrangers. En revanche, utiliser la dénomination Institut français est une assurance prise avec le temps. Dans dix, vingt ou cinquante ans, ce titre restera toujours aussi lisible.
Dommage pour Victor Hugo qui est passé à côté d’une nouvelle chance de promouvoir la culture française à l’étranger comme il le fait si bien depuis déjà plus de cent ans et comme il risque encore de le faire très longtemps. Les sénateurs en ont choisi autrement. Pourtant, et Bernard Kouchner puisait là son inspiration, l’Allemagne, avec son Goethe institut, ou encore l’Espagne, avec son Institutos Cervantès, se sont montrés bien plus audacieuses…