Les méchants sont dans la boutique, le commissaire Garot est impuissant et les journalistes rappliquent. Quant au personnel de la grande surface, à défaut de recevoir des lettres de licenciement collectif, il a été pris en otage. Et, à l'heure où je vous écrit, les choses ne se passent pas trop bien: deux employées couvertes de sang viennent de passer le nez à la porte...
Otage, Nicolas Ancion l'est aussi. Même s'il n'y a pas de huissier pour vérifier qu'il travaille, ni de caméra de surveillance pour le voir faire ses mouvements de décontraction, les signes qu'il accumule (j'en compte 42.058, enfin, c'est le logiciel qui compte) sont scrutés, j'imagine, par quelques lecteurs - outre votre serviteur. Otage de lui-même et de ce roman à terminer en 24 heures chrono. Il voulait 60.000 signes, il les dépassera largement. Mais, comme il l'écrivait tout à l'heure, le véritable problème consistera à maîtriser le récit.
Tous n'apprécient pas, lis-je dans les commentaires publiés sur la page du Soir consacrée à la performance. Ma foi, c'est bien leur droit. Et de le dire aussi. Mais personne ne les empêche d'aller voir ailleurs. Pour ma part, en raison probablement d'un goût ancien de la compétition qui ne m'est pas complètement passé, j'apprécie l'audace de l'entreprise, et le zeste de folie qui l'accompagne. Comme je l'accompagne...