Je pense à toi! – mes pensées t’enveloppent,
Comme la vigne sauvage, autour d’un arbre,
Etend ses feuilles, et rien n’est plus visible
Sinon le vert épars qui cache le bois.
Pourtant, ô mon palmier, comprends bien que
Mes pensées ne prendront pas ta place, toi
Qui m’es cher, plus cher! A l’instant, plutôt
Renouvelle ta présence. Comme un bel arbre,
Faire bruire tes branches et dénude ton tronc,
Et laisse ces liens de verdure qui t’étreignent
Tomber, lourds, … brisés, éclatés, partout!
Car, dans la joie de te voir, de t’entendre,
De respirer dans ton ombre un air neuf,
Je ne pense pas à toi – je suis trop proche.
(Elizabeth Browning)