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Bateaux de discorde en Polynésie française

Publié le 04 mars 2010 par Argoul

Le Haut-commissariat en Polynésie française informe, le 10 février à 12h36. Le MRCC de Papeete et les autorités de l’Etat en Polynésie ont été avertis de l’échouement du chimiquier danois ‘Sichem Osprey’, battant pavillon maltais, sur l’île de Clipperton par l’agent maritime anglais du navire. Le bateau de 170 m de long, en transit du canal de Panama vers la Corée du Sud, a percuté l’île de Clipperton à 16 nœuds, en pleine vitesse.

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Il s’est échoué sur l’atoll pour des raisons qui restent à déterminer. Les 19 membres d’équipage sont sains et saufs. Le Haussaire a mis en demeure le propriétaire du navire d’établir un contrat d’assistance et de remorquage sous 48 h et de faire cesser le danger représenté par le navire avant le 15 mars prochain. L’équipage est composé de Russes, Lettons et Philippins. Un bâtiment de la Royale, la frégate ‘Courbet’, partie de Callao (Pérou) et arrivée sur place le 26, a indiqué qu’il n’y a pour le moment aucune fuite de produit ni aucune pollution. Le communiqué du Haussariat précise que le navire transporte 10 500 tonnes de xylène, produit toxique et inflammable, 6000 tonnes de suif et 6000 tonnes d’huile de soja. Le navire, échoué sur 97 m, est de construction récente avec double coque. Plusieurs tentatives de déséchouage se sont soldées par des échecs avec une reculade du bateau de 15 m. Des navires de pompage et de transfert de la cargaison sont attendus en début de semaine. Le Haussaire indique qu’une « enquête préliminaire a été ouverte pour infraction au code disciplinaire et pénal de la marine marchande et pour mise en danger de la vie d’autrui ». Clipperton, est la plus importante colonie de fous masqués au monde (120 000) avec comme voisins plusieurs millions de crabes terrestres. Durant l’alerte au tsunami du 28 février, l’équipage du chimiquier a été recueilli par la frégate Courbet.

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Arrivée du bateau de la discorde ce matin dimanche 21 février vers 10h15. Il a pointé son nez à la passe où l’attendaient le remorqueur, la pilotine et des dauphins (signe de chance, dit-on). Baptisé ‘King Tamatoa’, long de 134 m, il arrivait de Marseille, après un voyage de 36 jours. Ce navire, une fois dédouané, serait habilité à transporter depuis Papeete autos et 1 100 passagers vers les Îles-sous-le-Vent et retour. Il y a autour de cette « accréditation » un relent de moni (argent) entre le Président Tong Sang et le propriétaire Bill Ravel. L’un dit aita (non) et l’autre je veux ci, j’exige ça, je ne veux pas payer ni ci ni ça, je veux un agrément de navire de croisière… Ce qui permettrait d’embaucher à bord des Philippins, alors que des Polynésiens sont sans travail. Une pièce de théâtre à la polynésienne.

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Il semble que ce bateau soit un gros consommateur de carburant. Il aurait également des problèmes d’accostage dans les îles où un monstre pareil exige des précautions supplémentaires pour avaler ou vomir bagnoles et populace en toute sécurité. Il est surdimensionné pour les quais. Il emploiera pour moitié des non-Polynésiens en battant  pavillon de Wallis et Futuna. Bill Ravel soutient qu’il est immatriculé à Marseille. Ouaih !  On peut changer un pavillon, non ? Premier départ pour Huahine prévu le 5 mars.

Onze jours après le cyclone Oli, tous à Tubuai… Tous les politiques sont allés à Tubuai, les Autonomistes, les Indépendantistes et les autres –istes ! Même Gaston Flosse a fait fissa depuis Paris. Il est parti lui aussi faire la tournée des tôles cassées. C’est que l’intérêt est de taille à la veille d’élections. J’entends des voix : « des tôles, des parpaings si tu votes pour moi ». Comme il y a au moins 300 fare (maisons) hors d’usage, cela fera 600 voix, voire 900 ou plus, non ? Tubuai 2 171 habitants. Il y a des bras à Tubuai : les confessions religieuses, les équipes du Pei, de l’Etat, le GSMA , l’armée, les communes. Il y a aussi les fare MTR (bâtiments anticycloniques) amenés par voie maritime. Oui mais… il existe un obstacle de taille : le foncier et l’indivision.

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Contactés par les familles en quête de toit, certains parents refusent de signer les documents. Pas de signature, pas de fare. On dit que l’indivision toucherait 70% des maisons entièrement détruites à Tubuai. Le foncier et l’indivision sont une énorme verrue, pire : un gigantesque abcès ici en Polynésie ! Un fare c’est un titre de propriété, sinon rien. On sait aussi que l’état des terres cultivables, après le passage d’Oli, ne permettra plus leur utilisation cette année.

N’oubliez pas que les Australes sont le fa’a’apu (plantation) de la Polynésie. En décembre 2009, Tubuai avait exporté 40 tonnes de litchis sur Tahiti. Il faudra donc passer à la caisse ! Qui va éponger l’ardoise ? Gaston Iti a présenté une facture salée (à l’eau de mer ?) à Marie-Luce Vahine de 7 milliards de FCP dont 2,5 milliards pour l’habitat, 2,8 milliards pour la remise en état des routes et 1,5 milliard pour les entreprises, l’hôtellerie et les fermes perlières endommagées (1€ = 119,33 FCP). Qui d’entre vous voudrait investir dans les reconstructions ici ? Mauruuru roa (merci beaucoup) et maeva (bienvenue) !

Sarah la cyclonesse se ferait belle aux Cook, pour l’instant elle n’est que E11. Il y eut Nisha, puis Oli, ensuite Pat, enfin René avant que Sarah ne pointe son nez. Cela fera 5 sur les 6 cyclones « annoncés ». Wait and see.

Sabine

ééé

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