L'Italie a évité de justesse une catastrophe écologique d'ampleur. Le Pô (fleuve qui traverse la Lombardie, l'Emilie-Romagne et la Vénétie), a subi les effets d'un acte de sabotage commis le 24 février dans une ancienne raffinerie située sur l'un de ses affluents. Les vannes de sept citernes ont été ouvertes, 2 500 mètres cubes de carburant se déversant immédiatement dans le cours d'eau. Aujourd'hui, 90% du carburant déversé a été récupéré et d'ici vendredi, les autorités récupéreront les 10% restants. Le saboteur n'a pas encore été retrouvé et une action comme la sienne marque une escalade inquiétante de certaines actions. Auparavant, le sabotage industriel s'en prenait directement à une entreprise tout en évitant au citoyen lambda d'être directement impliqué. Aujourd'hui, une forme d'extrémisme est née dans le sabotage qui ne vise plus seulement une entreprise mais aussi toute la société civile même si cela pourrait être dangereux pour sa santé. La barrière est donc franchie entre sabotage et terrorisme, et c'est cela qui est inquiétant. Au siècle où le terrorisme comme moyen de lutte est à son paroxysme, il est tout aussi urgent de protéger et sécuriser au maximum de toutes menaces les sites industriels à haut risque. Encore faut-il que les Etats arrêtent d'implanter des sites dangereux à proximité de régions fortement peuplées. Peut-être que certains partis politiques devraient prendre la responsabilité de ne plus soutenir l'expansion industrielle : c'est peut-être pour créer plus d'emplois, mais si des usines dangereuses nous explosent en pleine gueule (danger pouvant même survenir à cause d'une simple erreur humaine), il n'y aura plus personne pour prendre ces emplois. Certains devraient être raisonnables et prendre les mesures qui s'imposent en terme de sécurité des populations. PS: voire l'image satellite ci-contre qui montre que la plaine du Pô (un des poumons industriels de l'Italie) a une atmosphère qui est loin d'être respirable.... Neo Anderson, The Daily Planet