Moins d'une semaine après le jugement du 2 juillet 2009 en faveur de la dépénalisation de l'homosexualité en Inde, le yogi médiatique dont les prédications sont suivies par des millions de fidèles à la télévision, avait déjà contesté le verdict de la Haute cour de Justice.
Il avait déclaré "Cette décision enfreint la structure du système des valeurs indiennes, de la culture et des traditions telles que dérivées des écritures saintes", avant d'ajouter que l'homosexualité "pouvait se soigner comme tout autre défaut congénital, par le yoga, le pranayam (contrôle de la respiration) et d'autres techniques de méditation".
En huit mois, cette opposition s’est beaucoup développée.
Ces premiers opposants homophobes ont été rejoint par quinze autres protestataires parmi lesquels un parti régional, deux coalitions d'Églises, trois ONG musulmanes et deux astrologues hindous.
Tous ont déposé des requêtes auprès de la Cour Suprême, qui doit se prononcer le mois prochain.
L'État indien, lui, ne présentera aucune objection.
La Fondation Chrétienne Utkal, dans une argumentation pseudo-scientifique ridicule déclare "médicalement, seul le vagin dispose des muscles requis pour des rapports sexuels, et non l'anus".
L'Alliance des Églises apostoliques de Trivandrum, dans le sud de l'Inde, s'inquiète, elle, de discrimination positive en déclarant "étendre le droit constitutionnel à la non-discrimination pour y inclure l'orientation sexuelle pourrait conduire à des revendications de quotas réservés dans le monde du travail".
Du côté de la Raza Academy, une organisation musulmane de Bombay, on préfère hypocritement repousser le problème en disant "la culture indienne sera peut-être prête pour l'homosexualité dans 50 ou 100 ans, mais pas aujourd'hui".
De leur côté, devant la variété et l'incongruité de certaines déclarations homophobes, les organisations de défense des gays, lesbiennes et transgenres entendent pour l'heure se cantonner à la défense de leur droit à être ce qu'ils sont, sans élargir le débat au mariage, à l'adoption ou à l'emploi.
En Inde comme partout dans le monde, les principaux opposants à la dépénalisation de l’homosexualité sont les institutions religieuses qui au lieu de répandre l’Amour répandent la haine.
Seigneur, pourquoi toujours la discrimination?