Fantastic Mr Fox ressemble-t-il au livre de Roald Dahl dont il est adapté ? Oui. La trame est toujours là, celle de Maître Renard / Mister Fox, terreur des poulaillers du trio de propriétaires Boggis, Bunce et Bean, qui va se trouver assiégé par les hommes décidés à débusquer et exterminer celui qui vole leurs exploitations. Fantastic Mr Fox ressemble-t-il à Wes Anderson, et au style si reconnaissable de l’œuvre du metteur en scène ? Sans l’ombre d’un doute également.
Le cinéma d’Anderson est un cinéma familial, devant et derrière la caméra, et Fantastic Mr Fox déborde d’énergie familiale. En son cœur, la famille de Fox, véritable charpente du film : un père charismatique et malin ; une femme posée et lucide ; un fils frêle et fier ; un neveu doué et discret. Et comme d’habitude chez Anderson, la famille ne s’arrête pas aux liens du sang. C’est une famille au sens large, incluant ici tout un bestiaire attachant, quand les Tenenbaum adoptaient les amis de la famille ou Steve Zissou les membres de son équipage.
La différence de Fantastic Mr Fox avec les autres opus de Anderson, c’est que celui-ci n’est pas hanté par l’autre thème habituellement incontournable des films d’Anderson, la mort. En adaptant Dahl, Anderson se déleste de cette funeste ombre qui pèse sur ses autres familles, maris ou épouses décédés, parents disparus, amis ou enfants emportés trop tôt. Les œuvres d’Anderson sont toujours teintées de cette amertume liée à la disparition, mais dans la famille de Mr Fox, point de mélancolie liée à la grande faucheuse. Anderson signe une vraie comédie.
Son humour décalé est seul maître à bord, et les aventures rocambolesques de cette famille renard
Qui l’eût cru ? Maître Renard est comme chez lui dans un film de Wes Anderson. Et nous, comme chez nous dans un film de Wes Anderson. Mais ça, ce n’est plus une surprise. Tout juste une confirmation.