Gabriel Fauré incarne pour moi toute la finesse musicale française : discours léger mais plénitude harmonique, audace des modulations et des enchaînements d’accords… Sa musique peut apparaître très classique au premier abord, mais Gabriel Fauré a su construire son propre langage harmonique qui est aujourd’hui enseigné dans tous les conservatoires.
Fauré n’était pas spécialement orchestrateur, ce qui contribue encore aujourd’hui à l’image très/trop classique que l’on peut avoir de lui comparé à l’originalité des timbres de l’orchestre utilisés par Claude Debussy, Maurice Ravel ou encore Stravinsky.
Gabriel Fauré a d’ailleurs composé beaucoup plus de musique de chambre que d’oeuvres orchestrales (qui restent quand même des oeuvres remarquables, notamment Pelléas et Mélisande pour ne citer qu’elle). Si Gabriel Fauré ne fait pas parti des grands orchestrateurs, il est en revanche reconnu comme l’un des plus illustres harmonistes de son temps et également comme un mélodiste de génie.
La musique de Gabriel Fauré est finalement très intimiste, tout en finesse et intérieure, à l’image de son requiem, qui est à mes yeux l’un des plus beaux que l’on ait jamais écrit.
La berceuse issue de la suite Dolly, composée en 1894 pour piano à 4 mains est un exemple parfait de l’oeuvre de Gabriel Fauré qui aura excellé toute sa vie dans la mélodie, le piano et la musique de chambre.
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Cette oeuvre a été composée en l’honneur d’Hélène, surnommée Dolly, la fille d’Emma Bardac, cantatrice et future épouse de Claude Debussy. La Berceuse a été écrite pour le premier anniversaire de celle-ci, les autres étant composées pour d’autres anniversaires de Dolly ou d’autres événements familiaux.