Images saisissantes d’une vie de nomade que le réalisateur raconte avec une simplicité déroutante. Souvenirs ravivés d’une période de profonde violence quand parqué dans un camp derrière des barbelés, l’être humain est traité comme une bête..
Le synopsis : un jeune garçon juif est sauvé de la famine et d’une mort certaine par une troupe de gitans. Ayant coutume chaque année de revenir dans le même village pour faire les vendanges dans le pays, ils y retournent pendant la Seconde guerre mondiale en 1943. Ils confient l’enfant à Théodore vétérinaire et maire du village (Marc Lavoine) et à l’institutrice Mademoiselle Lundy (sublime Marie-Josée Croze au teint diaphane incarnant Yvette Lundy, grande résistante sparnacienne, dont l’histoire a inspiré le film) qui s’arrange pour que les enfants des Tsiganes soient scolarisés. Mais les contrôles d’identité imposés par le régime de Vichy se multiplient et les Tsiganes, peuple nomade, n’ont plus le droit de circuler librement.. un récit de soutien et d’amitié particulière..
Vous vous trouvez alors baigné dans la vie bucolique campagnarde en temps de guerre où pour certains l’Etranger (le tsigane) est toléré peut-être même apprécié mais est le plus souvent rejeté par la bêtise et la terreur humaines..
Récit d’un engagement : pour Tony Gatlif : « Sauver des juifs, des aviateurs ou des Tsiganes, l’engagement est le même. C’est le même danger. Pour moi, les deux personnages de l’histoire, l’institutrice et le maire, représentent tous les justes du monde. Ils sont le ciment du film »
Touchante découverte d’un peuple libre, de ses coutumes et de ses croyances en profond décalage avec le XXème siècle auquel pourtant il appartient..