Ce match se devait être une confrontation contre une équipe donnée favorite pour remporter le Saint Graal du football mondial, l'Espagne. Et cette formation ne manque pas de talents: David Villa, Xavi Alonso, Sergio Ramos, Xavi et sans oublier l'incommensurable Xavi ou encore Carlos Puyol, le défenseur central et inamovible du F.C Barcelone. En somme, une véritable équipe d'un niveau international à l'inverse de la Roumanie ou des Iles Feroé que la France avait eu un mal fou à battre lors des éliminatoires. L'Espagne l'emporte logiquement par 2 buts à 0.
La première mi-temps se révéla être une vraie démonstration de football tant dans la conservation du ballon que dans les phases offensives placées. La douloureuse impression que l'Espagne était un cran très largement au-dessus s'affirmait au fil de minutes. Il aura fallu une passe en profondeur de Xavi, effleurée par Busquets, pour que David Villa prenne de vitesse Mickaël Ciani et s'en aille tromper Hugo Lloris abandonné par sa défense.
Juste avant la mi-temps, Sergio Ramos, le latéral espagnol doubla le score grâce à un tir excentré à l'entrée de zone, se jouant d'une défense étrangement statique. On notera au passage des "olé" descendant des tribunes alors que l'Espagne "s'amusait" à faire tourner le ballon d'un joueur à l'autre. Ribéry, Henry et consorts rentrèrent aux vestiaires sous une bronca fournie. Cette équipe de France montrait des signes récurrents d'apathie, de maladresses techniques presque indécentes pour des joueurs de ce niveau et une infériorité physique patente.
La seconde mi-temps reprit sur le même rythme et confirma malheureusement les impressions du premier acte. On pourra s'étonner au passage que nos confrères de TF1 ont souligné à plusieurs reprises les prestations "moyennes" de certains joueurs espagnols alors que ceux-là même se gaussaient techniquement des Bleus.
Alors que l'Espagne continuait à jouer à son rythme, la fébrilité suintait depuis le banc de touche français. Et les systèmes de jeu succédaient à d'autres systèmes de jeu au gré des remplacements. Tout cela était-il prémédité ou caractérisait un sélectionneur aux abois? A 90 jours de l'échéance, la dernière hypothèse paraît plus que probable... Thierry Henry sorti à l'heure de jeu se contenta de sifflets fournis tant sa prestation parut brillante et percutante aux yeux des spectateurs du stade de France. Puis ce fut au tour de Franck Ribéry d'essuyer les mêmes quolibets sans oublier les "Domenech Démission".
L'Espagne termina le match en roue libre tant elle fut peu inquiétée durant la dernière demi-heure. La France, elle, sous les sifflets.
Les plus optimistes diront que l'Espagne est la première équipe au classement FIFA et que son niveau technique est largement supérieur aux... Iles Féroé. Mais n'est-ce pas le niveau minimum pour espérer quelque chose à la World Cup?
Après avoir "arraché" dans la confusion sa qualification pour la Coupe du Monde, l'équipe de France a pu enfin se mesurer à une formation bien préparée à la plus grande compétition mondiale de football. Il ne faut pas être grand clerc pour s'apercevoir que cette équipe de France est en perpétuel rodage depuis quelques années. Ne faut-il pas concéder une bonne fois pour toutes que les Bleus n'ont pas le niveau pour espérer disputer le dernier carré de la Coupe du Monde tant les mauvais choix, les guerres intestines et le manque d'implication en font une équipe somme toute moyenne, voire très moyenne ? Qui aujourd'hui, au sein des instances du Football Français aura le courage d'impulser une mission commando pour se présenter au mois de juin avec une autre équipe, une nouvelle équipe, une équipe peut-être moins aguerrie mais plus déterminée qui pourrait ne rien avoir à perdre sinon à se construire un avenir footbalistique digne d'une nation de ce calibre ?
L'équipe de France, ce soir, a perdu à l'heure espagnole, celle précisément qui donnera le tempo de cette Coupe du Monde 2010. Navrant et à la limite de l'admissible...
Nicolas Vidal / BSC NEWS.FR