( Institut de Technologie du Massachusetts) est une institution de recherche et une université américaine, spécialisée dans les domaines de la science et de la technologie.
Située à Cambridge, dans le Massachusetts, à proximité immédiate de Boston, elle est considérée au XXIe siècle comme la meilleure université occidentale en sciences et en technologies.
" Au départ, Benjamin et Romain étaient juste venus passer au MIT la dernière année de leur école d’ingénieur, les Ponts (après Polytechnique) pour l’un, Centrale pour l’autre. Mais, très vite repérés par leurs professeurs pour leur bon niveau, ils ont été poussés à faire un doctorat. Pour le financement de ces deux ou trois années d’études supplémentaires, pas de souci. Le labo qui les accueille – le Center for Energy and Environmental Policy Research pour Romain et l’Institute for Soldier Nanotechnologies (ISN), pour Sylvain – finance les frais d’inscription (de l’ordre de 40 000 dollars) et leur verse entre 1 500 et 2000 dollars net de salaire par mois. Même chose pour Benjamin, sorti de Supelec, lui, qui a été happé par le Humans and Automation Laboratory, «Hal», clin d’œil à l’ordinateur de 2001, l’odyssée de l’espace. Laure-Anne, elle, a quitté la France après le bac pour rejoindre Wellesley College, sans vraiment savoir ce qu’elle ferait. Trois ans plus tard, elle prépare un PHD de bio-ingénierie, tous frais financés par son labo. «Ici, les études sont très pratiques. On travaille pour sa recherche, avec des objectifs précis», explique Laure-Anne. Cela commence même avant le Master. Les undergraduates en sciences rejoignent une équipe de recherche dès leur première année universitaire... Cette capacité à mélanger les disciplines n’est pas plus facile à obtenir à Boston qu’ailleurs, mais au moins, ici, tout est fait pour la faciliter. Ceux qui font tomber les cloisons pour innover sont plébiscités. C’est ainsi qu’est né le Media Lab, créé par Nicholas Negroponte. Installé dans un immeuble de Pei, ce labo qui «invente le futur» met la technologie au service de la vie courante : peluches communicantes pour aider les enfants malades, prothèses intelligentes pour réparer les handicaps, voitures électriques en libre service pour rendre les villes plus pratiques, ordinateur à 100 dollars… Les projets les plus fous naissent ici. Et les moyens suivent, apportés par les nombreux partenariats avec les entreprises. Moyens et interdisciplinarité, de quoi attirer des chercheurs pourtant heureux à Paris ! Tod Machover a longtemps été le directeur de la recherche musicale de l’Ircam, près du Centre Pompidou, mais il est venu créer le département informatique et musique du Media Lab, où l’on invente de nouvelles techniques d’apprentissage de la musique et de composition.
Des chercheurs sous pression
Quant à Federico Casalegno, ce chercheur qui réinvente depuis Boston les lignes de bus de la RATP avec des abris multimédias, il arrive tout droit de la Sorbonne où il réfléchissait aux nouveaux réseaux sociaux créés par Internet et le portable, dans un labo financé par Philips Design.
Cette interdisciplinarité, tous la recherchent. Elle permet par exemple à Fredo Durand, spécialiste de la synthèse d’images en 3D et de la simulation de la lumière, du Computer Science and articifial Intelligence Laboratory (Csail) installé dans le Stata Center, de mieux comprendre la perception des images par le cerveau en travaillant avec un confrère spécialisé en neurologie du Broad Institute (un laboratoire de recherche en génétique et neurosciences créé grâce à un don de 100 millions de dollars du fondateur du groupe immobilier Kaufman & Broad). Ces rencontres sont importantes pour des chercheurs toujours sous pression. Au MIT comme à Harvard, un scientifique ne doit pas seulement chercher, mais aussi trouver. Sinon, il a du mal à trouver des fonds pour poursuivre sa recherche, qu’ils soient d’origine publique (c’est le cas de 80 % des allocations de recherche du MIT) ou privée. L’autre règle, c’est celle du publish or perish : «publier ou périr», littéralement. On ne peut pas rester indéfiniment maître de conférences dans une université. Au bout de six ou sept ans, soit elle vous titularise professeur, soit on la quitte. Et la titularisation dépend du nombre et de la qualité des articles de recherche publiés dans les revues spécialisées. Malgré cette pression, Fredo Durand continue à préférer le système américain.
Pas seulement à cause de son salaire de 130 000 dollars. Pour lui, la séparation grandes écoles-université est trop néfaste : on sépare les meilleurs étudiants de chercheurs, sans perméabilité.
Chercheur très reconnu dans sa discipline, courtisé par les entreprises comme Adobe, il a toutes les chances d’être titularisé cette année et ne voit aucune raison de revenir.
Anne Lemiere n’a pas la même vision. Cette pression permanente de la publication – qui oblige parfois à écarter une recherche qui ne donnerait pas de résultats rapides – la gêne. Non sans hésitation, cette brillante astrophysicienne, formée à Paris-VI-Jussieu, va rejoindre l’Institut de physique nucléaire d’Orsay sur un poste du CNRS. «Le CNRS offre une grande liberté aux chercheurs. C’est unique et ça attire aussi les étrangers», assure-t-elle."
Source : Le Figaro.fr ; l'article complet est ici