Jean-Hervé Lorenzi, important économiste, résume notre situation – critique - d’une manière qui a le mérite d’être claire, et propose quelques solutions qui ont le mérite de ne pas être compliquées :
- Cela devrait mal se passer au second semestre 2010 : les effets de la relance se seront essoufflés et rien n’aura repris. Non seulement les banques ne prêtent pas mais il y a surcapacité de production, d’où guerre des prix et délocalisations. Curieusement il y a beaucoup de liquidités, d’où peu de risque d’inflation, mais gros risque de spéculation…
- Dans ces conditions une politique de rigueur budgétaire ne ferait qu’accélérer le cercle vicieux. Par conséquent, il faut continuer à aider l’économie tout en rassurant les marchés financiers quant à la capacité de l’État à éliminer les déficits publics.
- Suggestions : généralisation de la LOLF et suppression des barrières entre corps de fonctionnaires ; résoudre le problème des chômeurs (massivement) en fin de droits (?) ; prévenir le (massif) chômage des nouveaux arrivants sur le marché du travail – et son effet destructeur du talent national - en amenant les grandes entreprises (qui ne recrutent pas) à offrir des formations professionnelles ; relancer la construction de logements (fournit immédiatement des emplois) ; adosser Oséo à la Banque Postale pour prendre le relai d’un secteur bancaire défaillant.
Curieux bilan. Il donne l’impression que l’État doit empêcher de nuire une économie de marché qui a créée la crise (non seulement la crise est financière, mais la surproduction vient du crédit facile). Ainsi, le secteur financier est « inquiet » de l’endettement des États, dont il est la cause ; il faut le rassurer ; il ne joue plus son rôle : il spécule mais n’alimente plus les entreprises ; entreprises qui ont augmenté leurs capacités de manière irréfléchie et qui maintenant réduisent leurs coûts de la même façon (ce qui ne donne à personne d'avantage), ce faisant démolissant leur marché...