Sous le titre mondialisant "Alfred Brendel, The Farewell Concerts", le label DECCA nous permet de vivre toute la tension d'enregistrements "live" liés à des concerts qui clôturent une carrière exemplaire de près de... soixante ans.
Dans ce coffret (d'ailleurs d'une présentation superbe et soignée), figure, selon moi, un morceau d'anthologie qui, lorsque je l'ai écouté furtivement sur France Musique (dans la rubrique actualité du disque de la matinale animée Judith Chain et Stéphane Grant) m'a complètement bouleversé. Il s'agit de l'Andantino du concerto en mi bémol majeur de WA Mozart (le fameux 9ème concerto dit "Jeunehomme") par un Alfred Brendel saisissant, accompagné par l'Orchestre Philharmonique de Vienne, sous la direction de Sir Charles Mackerras. Jamais je n'ai entendu ce mouvement interprété avec une telle intensité dramatique et une telle beauté. L'émotion de cette version où (enfin...) Alfred Brendel dévoile son âme et son intimité avec Mozart, m'a littéralement pris à la gorge. On finit même par s'abstraire des grommellements chroniques du pianiste comme des toussotements indécents du public qui sont autant de parasites pouvant gâcher ce moment unique (sans parler de la prise de son décidément médiocre, travers fréquent du label DECCA Classics).
Vous me direz que tout cela reste bien entendu subjectif, et il se peut que cette version vous laisse totalement de marbre si vous prenez le temps de la découvrir. Je ne peux m'empêcher d'en douter tout de même...
NB : les autres pièces interprétées sont également d'autant plus intéressantes qu'elles portent l'empreinte de la tension extraordinaire propre à la captation d'un évènement qui, pour le pianiste comme les musiciens qui l'accompagnent ainsi qu'une grande partie du public, est chargé d'un contenu émotionnel unique.
Alfred Brendel - The Farewell Concerts - label DECCA.
Lien vers le site DECCA Classics pour prendre connaissance du détail des deux CDs
Extrait de l'interprétation de l'Andantino du concerto en mi bémol majeur pour piano et orchestre de WA Mozart que je viens de mentionner ci-avant :