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Saisissant concerto Jeunehomme de Mozart par Alfred Brendel

Publié le 03 mars 2010 par Philippe Delaide
Dieu sait si je ne suis pas un grand fanatique d'Alfred Brendel. Les lecteurs du poisson rêveur ont dû s'en apercevoir aisément. Cependant, çà et là, il est capable de me bouleverser un nombre suffisant de fois pour que ces quelques interprétations restent bien gravées dans ma mémoire. Parmi ces différents chocs, je citerais volontiers un concert consacré à des lieder de Schubert avec Matthias Goerne un certain mois de juin 2001 au Châtelet, ou une version méditative et crépusculaire du célèbre Adagio cantabile de la sonate H. XVI - 49 mi bémol majeur découverte sur youtube (mais semble-t-il disparue du site).

Brendel Farewell concertA tout cela, il convient incontestablement d'ajouter le double CD consacré aux concerts d'adieux donnés par le pianiste autrichien à Hanovre puis dans ses terres (au Musikverein à Vienne), respectivement les 14 et 18 décembre 2008.

Sous le titre mondialisant "Alfred Brendel, The Farewell Concerts", le label DECCA nous permet de vivre toute la tension d'enregistrements "live" liés à des concerts qui clôturent une carrière exemplaire de près de... soixante ans.

Dans ce coffret (d'ailleurs d'une présentation superbe et soignée), figure, selon moi, un morceau d'anthologie qui, lorsque je l'ai écouté furtivement sur France Musique (dans la rubrique actualité du disque de la matinale animée Judith Chain et Stéphane Grant) m'a complètement bouleversé. Il s'agit de l'Andantino du concerto en mi bémol majeur de WA Mozart (le fameux 9ème concerto dit "Jeunehomme") par un Alfred Brendel saisissant, accompagné par l'Orchestre Philharmonique de Vienne, sous la direction de Sir Charles Mackerras. Jamais je n'ai entendu ce mouvement interprété avec une telle intensité dramatique et une telle beauté. L'émotion de cette version où (enfin...) Alfred Brendel dévoile son âme et son intimité avec Mozart, m'a littéralement pris à la gorge. On finit même par s'abstraire des grommellements chroniques du pianiste comme des toussotements indécents du public qui sont autant de parasites pouvant gâcher ce moment unique (sans parler de la prise de son décidément médiocre, travers fréquent du label DECCA Classics).

Vous me direz que tout cela reste bien entendu subjectif, et il se peut que cette version vous laisse totalement de marbre si vous prenez le temps de la découvrir. Je ne peux m'empêcher d'en douter tout de même...

NB : les autres pièces interprétées sont également d'autant plus intéressantes qu'elles portent l'empreinte de la tension extraordinaire propre à la captation d'un évènement qui, pour le pianiste comme les musiciens qui l'accompagnent ainsi qu'une grande partie du public, est chargé d'un contenu émotionnel unique.

Alfred Brendel - The Farewell Concerts - label DECCA.

Lien vers le site DECCA Classics pour prendre connaissance du détail des deux CDs

Extrait de l'interprétation de l'Andantino du concerto en mi bémol majeur pour piano et orchestre de WA Mozart que je viens de mentionner ci-avant :


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