Animal Collective sont présents d'une manière ou d'une autre, sur à peu près chacun des articles à parutions dispersées de ce blog, cela dit, aucun ne leur est pleinement consacré. Après leur concert du 20 mars, je me dois de palier à cette absence.
Il y'a plus de 3 ans déjà, alors que les Libertines avaient marqué mon véritable passage à la musique convenable un an auparavant. Je m'achetais, ou me faisait acheter un exemplaire de Rock'n'Folk, j'en avais entendu parler, mais n'avais jamais lu, y'avais les Strokes en couverture et un "Beatles, Naast, Stones" du plus bel effet sur le côté, et puis en plus, trop cool, ils filaient un CD avec, aux premières écoutes, ce seront les Babyshambles, Strokes, Arctic Monkeys ou autres Franz Ferdinand qui m'intéresseront. Mais ma vie musicale n'est pas loin de basculer, puisque quelques semaines plus tard, au cours d'une discussion inintéressante dans un bus, cette compile dans les oreilles, c'est le choc, la révélation. Cette chanson qui parle de bouteille violette, sur une rythmique démente avec des cris avant les refrains est tout simplement géniale, l'achat de Feels se fera donc peu attendre. A partir de là, je reviens régulièrement à cet album, sans pour autant l'écouter souvent, je fais quelques tentatives plutôt infructueuses avec ses prédécesseurs ... à vrai dire, jusque là, Animal Collective est juste un groupe que j'écoute un peu, mais que j'aime bien ressortir quand on me demande des idées de trucs pas classiques à écouter.
Le déclic se fera vraiment avec Strawberry Jam, à partir de là, j'écoute Animal Collective plus que n'importe quel autre groupe. C'est donc logiquement que j'attends avec impatience Merriweather Post Pavilion, j'écoute Brother Sport en boucle un nombre de fois que frise sans doute l'indécence, ne me privant pas d'exécuter à loisir de joyeuses danses tribales.
L'album entier étant aussi très très bon, les voir en concert devient le sens profond de ma vie (euh ...) et alors que je suis en train de chercher un moyen pour être à Nantes à 8h en passant la nuit à Paris, j'apprends qu'il passeront en mars, joie intense donc. Il n'échappera à personne que ce concert était un des plus attendus de ma vie.
Pantha du Prince en première partie ne me convaincra pas, j'arrive (rarement) à apprécier la musique électronique dans le cas où l'on peut retrouver une structure derrière, ou une âme ou quelque chose, là ce n'est pas le cas, pas marquant donc.
Après l'habituelle bière post-première partie, je commence à paniquer, la salle est pleine, impossible d'avancer pour rejoindre les premiers rangs. Ce qui voudrais dire, qu'à cause de la bière, un de mes grands amours, je ne pourrais pas être placé correctement pour un concert d'Animal Collective (dont je ne suis pas sur que je parviendrais à me passer plus facilement que de la bière), l'idée d'avoir inconsciemment eu à faire ce choix me trouble, heureusement, des mouvements de foule me permettent d'assister au concert, certes plus seul, mais bien placé.
Le groupe se fait peu attendre et, devant la pochette de leur dernier album et sous une boule de 2m de diamètre, commence par Lion In A Coma, loin de faire partie de mes préférées sur MPP, mais là, je prends vraiment une claque et me réjouit d'avance à l'idée que des chansons encore meilleures sont à venir. S'en suit Also Frightened, là encore, bien meilleure sur scène (peu difficile, étant donné que sur album, elle me donne inexplicablement envie de vomir ...). Puis, vient un titre qui fera sans doute partie d'un prochain enregistrement, vraiment magnifique. Un Guys Eyes très bien exécuté , et là, on atteint le sommet du concert, ils vont enfin dans le totalement fou et inattendu, avec Slippi, extrait de Here Comes The Indian, leur album le plus taré, là je suis vraiment ébloui, s'en suit un Leaf House, sur l'album suivant Sung Tongs, remarquable là encore, cependant, le public commence à applaudir alors que la chansons n'est normalement pas terminée, on ne saura sans doute jamais si le groupe avait prévu ou non de l'abréger.
C'est ici que viennent les reproches, puisque plutôt que de poursuivre dans le dément, ils jouent un Daily Routine bien trop convenu, qui ne rend pas grand chose sur scène, ils enchaînent avec une autre chanson inconnue (qui m'a d'abord fait penser à Banshee Beat en fait). Par la suite, ils perdent une partie du public sur un très beau, mais peut être trop long Fireworks, avant de conclure sur un Brother Sport, qui, quand il arrive me déçoit presque, puisqu'il veut dire pas de We Tigers. Mais la chanson reste géniale dans sa folie, sublimée par la projection de danses traditionnelles en costume sur le globe déjà évoqué.
Ils nous gratifieront d'un rappel My Girls/Summertime Clothes, très bon, mais là encore un peu trop convenu car peu éloigné des versions de l'album.
C'est donc en sifflant Slippi que je rentrerais chez moi, ou plutôt, tenterais de rentrer chez moi, étant donné que je me suis payé le gros flip; phares qui éclairent de moins en moins, plus de clignotants, et finalement voiture arrêtée sur le bord de la route. Ce qui explique la précision de la setlist (bon, je suis pas sur de l'ordre Daily Routine/chanson inconnue), vives les pannes donc.