Stade Olympique, 6 juillet 1977.
La formation Pink Floyd est en spectacle à Montréal.
Ce spectacle allait créer un moment qui allait donner de l'élan à l'inspiration de Roger Waters pour mettre au monde l'album double The Wall.
Selon le batteur du groupe, le Stade, construit l'année précédente pour les Olympiques, avec son mât surplombant la foule à une hauteur démesurée, n'aidait en rien à créer une atmosphère chaleureuse entre le band et le public.
Rien n'a changé d'ailleurs depuis. Un spectacle au stade Olympique est toujours frette comme une bière. La musique de Pink Floyd aurait dû bien s'y prêter.
La plupart des gens, la tête au plafond à regarder le cochon géant en ballon qui circulait au-dessus du public, les gens qui faisaient pêter des pétards à mêche, les gens tout simplement saoûls ou encore totalement gelés, bref les gens sur un party complètement en parallèle de ce que le band avait à offrir ont eu raison du baseman et leader de Pink Floyd. Vers la fin de Pigs (Three Different Ones), Roger Waters en avait assez du groupe de fêtards dans le coin gauche de la scène qui lui réclamait continuellement de jouer des chansons que le band ne présentait pas. Dans leur propre bulle musicale, l'un des gars du groupe de fêtard, particulièrement vocal, a réclamé à plein poumon "Play Careful With That Axe, Eugene!". Waters a perdu patience et de toutes ses forces a craché au visage du gars en question.
Cet incident était plus qu'inhabituel car Waters avait toujours été celui qui savait intervenir avec aplomb au micro lors des spectacles du groupe. Et souvent avec de fins mots d'esprits pour rabrouer les gens qui voulaient faire le spectacle à leur place. Cette anecdote soulignait à nouveau ce que le band découvrait depuis 2 ans : Qu'il devenait de plus en plus difficile de nouer contact avec le public en spectacle.
David Gilmour était si irrité lui aussi par ce spectacle qu'il ne se présenterait même pas sur scène afin de jouer le dernier rappel.
Ce crachat a toutefois mis en marche le moteur créatif de Roger Waters. C'est ce soir-là dans sa chanmbre d'hôtel Montréalaise qu'il aurait composé la ligne de base de la chanson Another Brick in the Wall afin de décompresser. Il allait ensuite développer l'idée déjà en place qu'il avait d'une foule à la fois physiquement et mentalement séparée de leur idole avec l'album double (et claustrophobique)The Wall.
Ceci est détaillé dans le livre de Nick Mason (le batteur de la formation) Inside Out: a Personal History of Pink Floyd qui est un délice à explorer autant pour les photos que pour le récit de l'aventure Pink Floyd qui se dévore tout seul.
De penser que ma ville chérie ait eu un rôle a jouer, si mineur soit-il, dans la création de ce fabuleux album me plait beaucoup.
Fan de Pink Floyd courez acheter ce livre. Vous ne le regrettez pas.