éd. Actes Sud, 208 p.
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« Sois jeune et tais-toi », « tout ce qui est discutable est à discuter », « sous les pavés la plage », « Ne travaillez jamais », « Enragez-vous », « La pègre, c'est nous »,... Voici quelques uns des slogans qui se sont étalés sur les murs de mai 68 à Nanterre, Censier, la Sorbonne, rue Gay-Lussac.
La jeunesse libertaire dont faisait parti l'auteur Jean-Franklin Narodetzki commence par se rebeller contre ses conditions de vie archaiques au sein des campus et des enseignements soporifiques et désuets. L'auteur rappelle à la jeunesse actuelle, qui n'a connu cette période que par bruits épars, la chronologie précise des évènements et la montée en puissance du mouvement des Anars et des Enragés de l'époque. Et de critiquer l'enseignement actuel de mai 68 aux Terminales d'aujourd'hui : on parle de malaise de la communauté etudiante, d'usure du gaullisme pour expliquer cette insurrection « surgie du néant ». A l'époque il n'y avait, selon Narodetzki, nul désir d'avenir sinon celui de ne rien faire, nul dirigeant, nulle mise en oeuvre d'une quelqconque idéologie : le mouvement subversif était tout simplement volcanique, il s'est répandu dans les autres couches sociales et les autres pays, tel une lave incontrôlable. Une révolte finalement étouffée par la gauche politique et syndicale. L'auteur rapporte de cette folle période anarchiste les graffitis, les chansons, les tracts qui fleurirent en ce printemps rouge de l'histoire où les étudiants, libérés des interdits, jouirent d'une imagination devenue aujourd'hui d'une poésie légendaire.