De cette aventure, la journaliste sort un livre qui crée le buzz dont la promotion la conduit à multiplier les interviews dans lesquelles elle répète combien elle a été surprise et a dû réviser tout ce qu’elle croyait savoir sur la précarité… au-delà de tout ce qu’elle avait imaginé.
Ce récit comme un journal de bord est à rapprocher d’une enquête de même type menée par Jack London au début du 20e siècle à Londres dans le milieu des SDF qui s’appelaient encore des clochards. L’écrivain avait effectué une plongée dans le Londres des sans nom. Il en a fait un livre paru sous le titre « The people of the abyss » « peuple de l’abime » mais devenu depuis « Le peuple d’en bas » (en référence à certain Raffarin ?). A le lire, on se demande ce qui s’est passé pour que rien ou si peu ne semble avoir bougé dans le domaine de la misère. Il y a tant d’actualité dans cet ouvrage, que s’en est effrayant.
Tant qu’à être édifié avant que vous vous plongiez dans ces lectures indispensables, un aperçu parmi d’autres « Dans le livre, je raconte l’incroyable histoire de cette femme de ménage qui entre dans un syndicat, et à qui on dit «tu t’exprimes mal, tu vas passer le balai». Pour finir, le syndicat la licencie! Je n’arrivais pas à le croire ».
Jack London, Le peuple d’en bas, 10/18 poche
Florence Aubenas, «Le Quai de Ouistreham», Paris, Editions de L’Olivier, 2010.