Aujourd’hui s’ouvre à Genève le quatrième congrès mondial contre la peine de mort. Les abolitionnistes vont une fois de plus tenter de faire entendre leurs arguments aux gouvernements qui maintiennent cette pratique barbare. La Chine reste la grande gagnante en la matière avec des milliers d’exécutions dont les comptes rendus dans la presse occidentale restent toujours extrêmement discrets. L’Iran, joue aussi dans la cour des grands en ce qui concerne les peines capitales proclamées par centaines chaque année. Les Etats-Unis complètent le trio de tête, non pas tant pour la quantité de condamnés que par le côté choquant qu’offre une grande démocratie qui ne s’est toujours pas départie de cette fâcheuse manie de maintenir la peine de mort dans son arsenal juridique et comble du sadisme et du cynisme de faire mariner les victimes d’une justice injuste pendant de très longues années au nom de…. la justice.
Qu’en pense Hank Skinner, enfermé depuis 17 ans dans le couloir de la mort qui doit être exécuté le 24 mars, pour un triple meurtre qu’il jure ne pas avoir commis. La date initiale de l’injection mortelle était fixée aujourd’hui, 24 février, ironiquement le jour où s’ouvre le
congrès mondial contre la peine de mort,
Son dossier présente de nombreuses
anomalies Pour les abolitionnistes, son cas illustre tous les vices du système
judiciaire américain: enquêtes bâclées, procédures kafkaïennes, refus obstiné de revenir sur les condamnations à mort, même les plus douteuses. «Après
avoir examiné plus de cent cas de meurtres, jamais je n’ai vu un conflit d’intérêt aussi flagrant», écrit David Protess, professeur de journalisme dont les étudiants ont sauvé de la mort
plusieurs prisonniers condamnés par erreur. En plus de 20 ans d’enquêtes, ajoute-t-il dans une lettre adressée à la commission des grâces du Texas, «j’ai rarement vu un cas reposant sur
des indices aussi ténus, aussi indirects, dans lequel le prisonnier serait effectivement coupable».
Même Dexter – les fans de la série se reconnaitront - fait mieux, vérifiant consciencieusement les preuves de la culpabilité de ses victimes pour éviter la bavure
Bonne nouvelle, la peine de peine coûterait plus chère que la condamnation à perpétuité et avec cet argument qui touche au porte-monnaie, certains espèrent faire évoluer les esprits bornés. Belle avancée pour la justice ! Entre peine de mort et une vie menée à son terme derrière des barreaux qu’en pense HanK Skinner ?