[Évènement] : Interview de Florent Gorges !

Nous sommes en 2199, sous les jouxtes d’un président soucieux de ses affaires personnelles. Ici c’est la merde, nous ne voyons aucune alternative depuis que l’Ergoze a échoué. Je pense que s’en est fini pour nous, du moins pour cette génération… J’ai décidé de prendre ma plume et d’expliquer à notre progéniture, comment tout a commencé.

Du moins essayer… Car à dire vrai, je ne m’en souviens plus exactement, ça m’a tellement bouffé les neurones et je commence à devenir fou… Néanmoins, il me semble que ça date de quatre ans lorsque cette merde a été mise en place.

L’Ergoze est le nom de ce congrès cruciale qui a tout fait basculer. Les généraux des quatre coins du monde avaient décidé de trouver d’où venait le cataclysme, pourquoi est ce que ce monde allait de mal en pis. En bref, pourquoi nous crevions peu à peu… Leurs réponses étaient de chercher dans les archives administratives. Bonne idée en somme…

Malheureusement pour nous, rien n’avait été trouvé, il fallait chercher encore plus loin. C’est là qu’Hector Spialich, haut dignitaire français décida d’aller fouiller dans les catacombes de la vieille bibliothèque de France. Depuis le temps, ce n’était plus qu’un tas de gravas sans réels attraits. C’était devenu un véritable cimetière d’œuvres incomparables.

Quand j’y repense, putain, quelle idée, c’est elle qui allait confirmer notre mort… Au début, toute la population était excitée par cette initiative, des centaines d’archéologues avaient commencé à fouiner et décortiquer tout ce qu’ils trouvaient jusqu’au jour où ils tombèrent sur l’élément nommé PxL. Un récit de plusieurs pages d’une importance capitale sur la compréhension de notre déchéance.

Historiquement, tout le monde avait déjà oublié ces évènements, mais ces documents comportaient des informations qui allaient faire retrouver la mémoire au monde entier. Ils mentionnaient avec précision les commanditaires de ce désastre. Ces personnes avaient tout noté, tout recensé, un véritable chef d’œuvre. Cette association avait pris le nom de Pix’N Love. Love… Lorsque j’y repense c’est une putain d’ironie. Qui pouvait se souvenir d’eux ?! Bien évidemment personne et ils le savaient.

Le premier document trouvé retraçait la vie de Nintendo, oui nous parlons bien de Nintendo Industry, la soit-disant bien pensante. Je ne vais pas revenir sur ce qui était écrit mais ça retraçait crescendo les différentes phases que le groupe prenait, de ses balbutiements au point fatidique en 2050. Une de ces archives a été retrouvée mentionnant le nom de Florent Gorges, il semblerait qu’il fasse partie des instigateurs du projet… Pour vous donner une idée, je vous joins une photo de l’individu. D’après nos informations il se situerait en bas à gauche de la photo.

Apparemment il aurait monté le groupe en compagnie de Marc Pétronille et Sébastien Mirc dans les années 2000. Tous les trois étaient passionnés par les jeux vidéos et les consoles d’un autre monde. Ils prirent aux fils des années de plus en plus d’ampleur jusqu’à prendre une place importante dans le domaine de la presse écrite grâce à leur concept de mook qui jumelait en un, magazine et livre.

Cela prenait beaucoup plus de temps et aspirait à un travail titanesque. Mais cela intégrait de ce fait beaucoup plus de données précises. En parcourant les quatre coins du Japon, ils souhaitaient tout d’abord récolter des informations sur le passé de leur entreprise phare jusqu’au jour où ils finirent par obtenir des informations compromettantes sur Nintendo…

L’archive découverte n’était bien évidemment pas la première mais elle nous présentait un peu plus le personnage. Grâce à mes contacts j’ai réussi à mettre la main dessus, elle est un peu détériorée mais la voici :

1 ) Quelle est ta vision du jeux vidéo actuelle et future ?

Contrairement à ce que l’on pourrait croire, étant donné mon image « d’historien du jeu vidéo », je joue plus sur les consoles récentes qu’anciennes. Bien entendu, je ne rechigne jamais à l’idée de rejouer à un (très) vieux titre et je sais en apprécier la valeur mais je préfère tout de même les jeux plus immersifs, passionnants de nos Xbox360 ou PS3 que les titres de la ColecoVision ou Master System.

Perso, je pense que le jeu vidéo va dans le bon sens et parvient à se renouveler. En fait, je suis toujours un peu à l’envers des tendances. Alors que la plupart des « gamers » critiquent sans cesse le manque de « vitalité », d’originalité, de « prises de risque des éditeurs », je trouve au contraire qu’ils font tous un boulot remarquable. Bref, l’avenir du jeu vidéo, du point de vue du joueur, s’annonce passionnant. On va vivre de nouvelles expérimentations d’un point de vue de l’interface, de l’immersion et je sens que je vais prendre mon pied.

2 ) Quels conseils donnerais-tu à une personne voulant travailler dans ce domaine ?

Heu, bah je n’ai pas vraiment de conseils à donner, en fait, désolé. Par contre, j’en ai un pour les « gamers », en général. Ou plutôt ceux qui ne sont jamais contents (rires). Ne soyez pas toujours si blasés. Ouvrez les yeux et cessez de vous plaindre dès qu’il y a 2 lignes d’aliasing dans un jeu… (rires)

3 ) As-tu connu de grosses difficultés à monter Pix’N Love ? Si oui lesquelles ?

On en connait toujours, en fait. Et bien évidemment, c’est une question d’argent. Comme toutes les petites sociétés, on connait des problèmes de trésorerie et on se demande toujours si on arrivera à payer tout le monde avec nos petits bouquins. Ce n’est pas évident et c’est toujours un gros casse-tête, déjà à l’époque et encore aujourd’hui.

Ensuite, des problèmes de temps : écrire un livre, le mettre en page, le préparer, gérer les auteurs, c’est un travail de fou. Et on essaie de tenir un rythme de 1 livre/mois. Or, comme on n’est toujours qu’une toute petite équipe, on vit parfois un véritable enfer. Ça fait bien longtemps que le mot week end a disparu de notre vocabulaire et est synonyme de « travail de semaine ».

4 ) Quel serait pour toi «Le» chef d’œuvre vidéoludique du moment ?

Hmmm, je ne joue pas suffisamment pour avoir testé tout ce qui me fait envie mais disons que je prends mon pied sur Picross 3D. Bon ok, tu veux un jeu plus tape-à-l’œil ? Disons Heavy Rain.

5 ) Comment vois-tu l’évolution de Nintendo ?

L’évolution passée ou future ? Dans les deux cas, Nintendo va continuer de faire ce qu’elle a pratiquement toujours fait pendant 120 ans : du jeu pour tout le monde. En fait, les « gamers » n’ont pas conscience d’une chose : Nintendo a fait du casual pendant 105 ans. Il n’y a que pendant 15 ans, de la fin de la SNIN à la Game Cube qu’ils se sont dirigés vers une « niche » en participant à la course technologique. Et ça a failli causer leur perte. Depuis la Wii et la DS, ils sont revenus à ce qu’ils ont toujours su faire avec brio : du jeu pour tous. Et regarde le résultat, ils sont #1 mondial.

6 ) Le Japon, la France, quel autre pays vas tu conquérir ?

L’Univers, bien sûr ! Mais il est déjà à moi. C’est juste que personne ne l’a encore remarqué.

7 ) As-tu ta propre collection de jeux ?

Oui. Une assez jolie collection de plusieurs milliers de jeux mais je ne suis pas un collectionneur fou. Je me concentre surtout sur les « documents » de l’ère 8/16bits. Bref, dès que je trouve d’anciens catalogues, flyers, goodies, je réagis. Mais tout ça, c’est juste dans mon optique de documentation.

8 ) Que penses-tu de la situation de la France au niveau des jeux vidéo ?

Hmmm, il me faudrait connaître la situation des autres pour pouvoir comparer. Et puis en France, GFK ne donne aucun chiffre sur la situation si tu ne payes pas plusieurs milliers d’euros. Donc je ne sais pas vraiment comment on se porte. Ca a pas l’air trop mal, cependant, non ?

9 ) Pourquoi Nintendo t’a donné envie d’écrire un livre sur son histoire ?

Parce que quand je vivais au Japon, je voyais que pour les Japonais, Nintendo avait une place particulière dans leur cœur. Et pas seulement à cause de leur domination pendant l’ère 8/16bits. Même les grands-mères me parlaient qu’à l’époque, elles jouaient avec des hanafuda Nintendo. `

Or, en France, on ne connait Nintendo que depuis les années 1980. Quand je me suis intéressé à ce qu’ils faisaient avant, j’ai été impressionné par la success story digne d’un véritable polar. L’histoire de Nintendo est passionnante, tout simplement, et mérite qu’on la raconte. Ce que personne n’avait véritablement osé faire, vu l’ampleur de la tâche, même au Japon…

10 ) Comment se sont passées toutes ces recherches, avez vous trouvé tout ce que vous vouliez ou y a t-il encore des zones d’ombre dans cette histoire ?

Il y a bien entendu des tonnes de choses à découvrir encore ! Mais tant que nous ne les avons pas trouvées, impossible de savoir si elles manquent ou pas (logique, non ?). Mais oui, j’ai écrit 240 pages sur le premier siècle de Nintendo mais dans l’absolu, ça reste extrêmement court pour une période aussi longue ! Je suis certain qu’on retrouvera d’autres documents.

Sinon, pour la recherche en tant que telle, 90% du travail s’est fait pendant que je vivais au Japon. C’est beaucoup de rencontres avec des personnes liées depuis longtemps avec Nintendo, de rencontres miraculeuses, de recherches dans les archives des bibliothèques, des journaux, magazines spécialisés dans les jouets à partir de la seconde guerre mondiale, etc. Un travail de fourmi qui continue toujours…

11 ) As-tu des projets autres que Pix’N Love ?

Conquérir le monde, même si c’est déjà fait. Non, pour l’instant, hormis quelques projets familiaux, je n’ai que Pix’n Love. Mais ça prend déjà plus de temps que j’en ai à ma disposition en réalité…

12 ) Et pour finir, que penses-tu des découvertes faites par les détracteurs de $*$a$ez$erv$

Hé bien en fait, n’ayons pas la langue de bois, je crois que fzezfoeifé sont de véritables salauds et que ezofjéisod é »à& zaeàé=)à

La suite est illisible… En tout cas, c’est ce qu’ils ont essayé de nous faire croire. Quoiqu’il en soit à partir de cette découverte tout a été une suite d’évènements cataclysmiques. Les divers états se disputèrent alors les documents en jouant des coudes et en utilisant de nombreuses manigances. Une guerre générale éclatât, ajoutant en plus de notre désarrois, de la discorde et du mépris entre les peuples…

Au final, les informations finirent par voir le jour et dévoilèrent le fin mot de l’histoire et de notre existence… Les jeux vidéo avaient grossit de manière exponentiel jusqu’à atteindre son paroxysme. Pour rester en concurrence constante, Nintendo avait dans leurs laboratoires un nouveau projet nécessitant une substance unique. C’était de « l’exclusivité » comme ils avaient prit l’habitude de dire… Voilà à quoi ça nous a mené…

Je pense qu’ils n’avaient alors pas imaginé que cela prendrait une telle ampleur. Cette substance nommée  XYZ devait leur donner un atout majeur et concurrencer les plus grands, sauf que son extraction menait le monde dans un déséquilibre important et Pix’N Love le savait. Ils en avaient parlé mainte et mainte fois mais tout le monde leur barrait le chemin, ça rapporterait trop gros.

Leur groupe finir par être disloqué de façon inconnu aux alentours de 2080. Florent Gorges disparut soudainement. Personne ne le revit depuis. A son domicile, les seuls indices retrouvés furent une casquette rouge avec en guise d’inscription la lettre «M»… Florent laissa certainement comme dernier message d’alerte «Old School Forever».

Au final, soyons honnêtes, il faut reconnaître que l’Ergoze n’est pas un échec total. Soit, il n’a pas résolu notre problème mais cela nous a donné de multiples réponses sur la cause des évènements. Malheureusement il nous a également indiqué notre triste avenir… Quoiqu’il en soit, excusez-nous pour ce que nous vous léguons. Tâchez pour le futur de faire mieux que nous et de garder dans l’esprit que le passé n’était pas si mauvais que ça…

En espérant que vous me lirez…

John Melfish.

Voilà une petite interview qui se veut différente ! J’espère qu’elle vous a plu et qu’elle vous aura donné envie de lire les bouquins de nos chers amis de chez Pix’N Love. Une multitude d’informations y sont entérinées, ce qui vous informera de façon très ludique l’histoire du jeu vidéo, ses fondements et ses secrets.

Je remercie Florent Gorges pour avoir joué le jeu et nous avoir permis de lui poser quelques questions. Encore une fois, je vous invite vivement à tester leurs mook ! Tester c’est approuvé, croyez moi . Vous pouvez vous les procurer juste ici ou bien évidemment chez votre marchand de journaux.

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