Après la controverse sur la possible vente de navires de guerre à la Russie, Nicolas Sarkozy a cajolé le président russe Dimitri Medvedev : « Votre attachement à l’État de droit, au respect des lois, à la sécurité juridique, à la défense des droits de l’Homme facilite beaucoup le rapprochement entre nos deux pays» .
Au même moment, un collectif d’ONG et de défenseurs des droits de l’Homme russes et occidentaux, parmi lesquels Amnesty International, la Fédération internationale des droits de l’Homme (FIDH), Human Rights Watch et l’organisation russe Memorial, a dénoncé les violations des libertés pratiquées en Russie.
Certes considéré comme plus ouvert sur ce douloureux sujet que son prédécesseur, Vladimir Poutine, Dimitri Medvedev ne jouit toutefois pas d’un bilan exemplaire depuis son accession au pouvoir, en mai 2008.
Depuis sa prise de fonctions, au moins cinq journalistes et militants des droits de l’Homme sont morts dans des circonstances suspectes en Russie.
Alors candidat à l’élection présidentielle, Nicolas Sarkozy avait multiplié en 2007 les critiques contre les exactions de l’armée russe en Tchétchénie. Il avait également reproché à son prédécesseur Jacques Chirac d’avoir « serré la pogne» de l’ex-président Vladimir Poutine, aujourd’hui Premier ministre, et présenté la Russie comme un pays « qui complique la résolution» des problèmes du monde plutôt qu’un « facilitateur» .
En pleine campagne présidentielle, Nicolas Sarkozy avait déclaré (sans rire) : « Je ne crois pas à la ‘realpolitik’ qui fait renoncer à ses valeurs sans gagner des contrats (…) Je n’accepte pas le sort que l’on fait aux dissidents dans de nombreux pays. Je n’accepte pas la répression contre les journalistes que l’on veut bâillonner. Le silence est complice. Je ne veux être le complice d’aucune dictature à travers le monde (…) Je veux dire que ce n’est pas parce que la Russie est une grande puissance que l’on doit s’interdire de dénoncer les violations des droits de l’Homme qui y sont commises.»
…
Lundi soir, à l’issue d’un entretien au palais de l’Élysée, deux importants accords ont été signés entre Russes et Français. GDF Suez a signé un protocole d’accord qui ouvre la voie à une prise de participation de 9% dans le projet russe de gazoduc North Stream. Le groupe industriel Alstom a confirmé qu’il prendrait 25% du constructeur de trains russe Transmashholding (TMH). Il s’agit d’un investissement de départ de 75 millions de dollars, a indiqué mardi la société française.
Jean-Louis Bianco & Nicolas Cadène