Lundi, il allait prendre l'avion qui devait le mener au festival littéraire international de Cologne. À l'aéroport, un membre du personnel l'informe qu'il est attendu. Fermement.Et pour cause : aussitôt, il se fait embarquer vers un poste de police, pour quatre heures d'interrogatoire visant un point : les raisons de son intervention durant la Foire. Et le pourquoi de son propos.
L'auteur écoeuré, l'Allemagne démunie
« Nous allons continuer à plaider en faveur de la liberté d'expression et des droits civils, dans un dialogue ouvert avec la Chine, et espérons être en mesure d'accueillir prochainement Liao Yiwu », ajoute-t-il.
Dissident notoire et déjà condamné
Par le passé, le poète aura connu un séjour de quatre ans dans les prisons chinoises pour un poème sur les massacres de la place Tiananmen, en 1989. La plupart de ses textes sont interdits en Chine, mais paraissent en Occident - et une version allemande a récemment été publiée.
Pour Larry Siems, directeur des programmes du PEN International, la situation est une fois de plus tordue : « Il est difficile d'imaginer ce que le gouvernement chinois espère réaliser en empêchant une de ses plus importantes voix littéraires de se retrouver avec des confrères et des lecteurs internationaux. » Pour l'heure, le pays n'a toujours pas fait de commentaires.
Invitée à la Foire de Francfort, on se souvient que la Chine avait fait des vagues, en sélectionnant soigneusement les auteurs qui auraient le droit d'intervenir...