Le syndrome du complot serait-il contagieux à Orléans ? Ignorant totalement les coups dont Najlae Lhimer
affirme avoir été victime de la part de son frère ainsi que les menaces de mariage forcé qui pèsent sur elle, le préfet du Loiret dénonce, dans cette affaire d’expulsion expéditive, « une
polémique soigneusement organisée », un coup monté, en quelque sorte. Pire, aux yeux du représentant de l’Etat « la participation à cette polémique de certains élus (voir
à ce sujet la réaction de Jean-Pierre Sueur évidemment mis en cause) achève de donner à ce dossier une connotation politique et électoraliste ». Outre qu’en publiant un communiqué sur
ce sujet, Bernard Fragneau sort totalement du devoir de réserve qu’il commence par brandir, il ose laisser penser que la jeune lycéenne marocaine aurait été manipulée de bout en bout. C’est faire
peu de cas des raisons qui ont amené Najlae à se présenter – en victime – à la gendarmerie de Château-Renard. C’est rester, de manière indécente, insensible au désarroi qui est le sien depuis
qu’elle a été forcée, en quelques heures, d’arrêter ses études et de quitter ses amis. Le préfet n’a pas eu « un mot de compassion » confirme Marie-Noëlle Vitry, la représentante de la
CIMADE qui participait mardi à la délégation reçue à la préfecture du Loiret.
>> Dans le même registre, on lira avec effarement cet article de La République du
Centre du 3 mars qui raconte l’histoire d’un étudiant en médecine – frère d’un médecin fleuryssois - menacé d’expulsion.