Pauvres de nous.

Publié le 03 mars 2010 par Collectifnrv

Comme l’écrit si bien Verlaine-tgb, c’est tout à l’honneur de F. Aubenas de mener l’expérience de la réalité avant de témoigner sur la condition des travailleurs pauvres.

La vie des précaires, celle que notre système fabrique. Le monde des petits boulots cumulés.

La fin « des droits raccourcis » à l’indemnisation chômage ne laisse pas d’autres choix à beaucoup.

D’ailleurs, de mémoire et en sa mémoire, Ajamais avait raconté son passage obligé par le travail de survie.

Il n’y a pas de honte à s’intéresser à ceux dont le quotidien rime avec galère, à ceux dont l’ouverture de la boîte aux lettres provoque des sueurs, à ceux qui trouvent un "beau jour" leur porte obturée par un carcan de fer, à ceux qui regardent leurs enfants manger des coquillettes en prétextant avoir déjà dîné …

Qui connaît la sensation des vêtements à tordre, des chaussures imbibées, du sommeil écrasé sur un matelas pourri dans le brouhaha d’un foyer ?

Qui connaît la rudesse de la plonge, le poids des gamelles, la chaleur, les bousculades, les engueulades lors d’un service ?

Qui connait les brimades, le harcèlement du chefaillon quand les gestes ralentissent pour placer des pièces dans un circuit intégré ?

Ceux qui le vivent au quotidien. Et ceux qui ne sont pas indifférents au sort des autres. (Si, si, il y en a).

Je n’ai pas lu et je n’aurai peut être pas le temps de lire F. Aubenas. Et pourtant, je salue son travail.

Ce questionnement là, cette incursion là, ce partage là, permet surtout d’attirer les regards …

… Là où ça fait mal justement.

Agathe