Imaginons que la palette du peintre ne comporte que deux couleurs, le blanc et le noir. Ce serait bien triste n'est-ce pas ? Heureusement il existe le rouge, le bleu, le vert, et tant d'autres couleurs possibles après mélange. En politique c'est la même chose. Imaginons que la Droite et la Gauche ne soient représentées que par l'UMP et le PS, ce serait également très triste même si notre République se construit de plus en plus sur un monde bipolaire.
La politique ce n'est ni le manichéisme ni le sectarisme. Il existe, comme partout, quelques ayatollahs qui ne conçoivent la politique que comme un combat du bien contre le mal : si tu n'es pas d'accord avec moi, tu es contre moi. Ainsi, si les Pintervillais sont hostiles à l'implantation d'un terrain des gens du voyage sur le site projeté par le président de la CASE « c'est parce qu'ils sont racistes et xénophobes. » Si les Pistriens ne sont pas d'accord avec le projet actuel de plateforme multimodale c'est parce que le maire est « un démagogue et qu'il utilise des arguments démagogiques ». Si les socialistes de Louviers s'interrogent sur le bienfondé de l'installation d'un radar au carrefour de la route de Pacy et de la Côte de Paris, c'est parce qu'ils sont « du côté des chauffards tueurs d'enfants. »
Et le reste à l'avenant ! Le maire de Louviers ne supporte ni la contradiction ni une opinion différente de la sienne. Il ne favorise ni ne tolère aucun débat puisque les autres sont des « crétins ». Frèche a dit d'Hélène Mandroux que c'était « une conne ». Franck Martin a osé s'interroger sur « ce qui se passait dans la classe de Sophie Ozanne », institutrice et élue d'opposition. Il soupçonne ses opposants d'être des malades mentaux. Et le pire c'est qu'il y a des gens dans son entourage pour le croire !
Cette façon de faire de la politique est odieuse. C'est une des raisons qui ont conduit les socialistes de Louviers à remettre en cause un contrat qui n'avait plus le contenu d'origine et que le maire avait modifié à sa guise. Il aime à dire que nous avons tout perdu. Il a tort car « nul ne peut être heureux s'il ne jouit de sa propre estime. » Avec lui nous étions dans cette situation. Nous ne le sommes plus.