Un faux article de Talisma Nasreen sur la burqa fait deux morts

Publié le 03 mars 2010 par Actualitté

Si elle est revenue en Inde récemment, Taslima Nasreen a pu se rendre compte que sa présence et plus encore, ses interventions attisent toujours la haine des extrémistes. Et pire que tout : les interviews qu'elle ne donne même pas peuvent provoquer des émeutes et des morts, preuve s'il en est que la fatwa lancée contre elle est toujours aussi vive.


Ainsi, un article publié par le quotidien indien de l'État de Karnataka fit paraître un texte que Taslima aurait signé, dans son édition du dimanche. La romancière s'exprimait au sujet de la burqa et surtout en faveur de son interdiction.
Dès le lundi matin, une manifestation réunissant quelques centaines de musulmans dans la ville de Shimoga, au sud du pays. Et les violences éclatent au point que deux personnes trouveront la mort, explique le chef de la police. Jusqu'à ce soir encore, un couvre-feu a été imposé pour prévenir d'autres risques de débordement. Dans la ville d'Hassan, on prend les mêmes, et on recommence, manifestation, violence, mais cette fois, sans qu'il n'y ait à déplorer de morts.
Sauf que jamais l'auteure n'a écrit pour le journal, ni tenu les propos qu'on lui prête au sujet de la burqa. « Je soupçonne qu'il s'agit d'une tentative délibérée de calomnie et d'une mauvaise utilisation de mes écrits pour créer des troubles dans la société », explique-t-elle dans un communiqué, rapporté par l'AFP. Et de nier en bloc : « Dans aucun de mes écrits, je n'ai mentionné le fait que le prophète Mahomet était contre la burqa. »
Le mois dernier, nous apprenions que la plus grande apatride de la littérature contemporaine - chassée du Bangladesh - ne se verrait pas renouveler son visa temporaire par l'Inde. « Je ne sais pas où je vais aller, si l'Inde ne me donne pas un abri ». « Parfois, il me semble que je suis confrontée à une sorte de mort lente, attendant debout à un arrêt de bus pour faire la navette entre Paris, New York, Londres et Washington », déclarait-elle...