"À l'heure actuelle, les régulateurs ont très peu de moyens pour intervenir sur des marchés qui ne sont pas organisés, comme ceux des produits dérivés et en particulier des instruments de couverture de crédit (CDS) dont certains portent sur les dettes d'États. D'où la nécessité de prendre rapidement des mesures pour, d'une part, améliorer la transparence sur ces marchés et, d'autre part, donner plus de pouvoirs aux gendarmes des marchés.
(…) L'objectif, c'est de parvenir, rapidement, à une meilleure organisation des marchés. L'Europe doit donc accélérer le processus d'adoption d'une directive sur l'organisation des marchés de dérivés pour rendre la plus systématique possible la compensation et l'enregistrement des produits dérivés, y compris sur la dette souveraine. (…) Il faut s'interroger sur l'utilisation des CDS à des fins autres que la couverture d'un risque" a déclaré Jean-Pierre Jouyet, le président de l’Autorité des marchés financiers (AMF), lors d’une interview accordée au Figaro le lundi 1er mars.
Supprimer les CDS sur les dettes souveraines
Déjà sur les bancs des accusés depuis le début de la crise financière, les CDS (Credit default swaps) ont vu leur cas s’aggraver lors des attaques spéculatives sur la dette Grèce. Désormais, de plus en plus de voix réclament que ce marché soit plus et mieux réglementé. Jean-Hervé Lorenzi, président du Cercle des économistes, en vient même à penser qu’il faudrait interdire les CDS touchant aux dettes souveraines.
Et pour cause, les manipulations vont bon train. Après Goldman Sachs, de grands fonds spéculatifs comme celui de George Soros sont accusés d’avoir manipulé les cours. Ayant parié sur une parité euro/dollars, ils auraient utilisé le marché des CDS grecs pour arriver à leur fin. Chose aisément facile tant le marché des CDS est opaque.