Depuis 2007, on entend très souvent parler de Grenelle (pour ma part, j’ai découvert ce mot à l’occasion du Grenelle de l’environnement), et notamment dans l’actu en patates. Si vous prenez un dictionnaire, le TLIF par exemple, vous constaterez que ce mot n’y est pas. Et pour cause, c’est une antonomase…
ANTONOMASE, subst. fém.
RHÉT. Figure de style qui consiste à remplacer, en vue d’une expression plus spécifiante ou plus suggestive, un nom propre par un nom commun (le Sauveur pour Jésus-Christ) ou un nom commun par un nom propre (un Tartuffe pour un hypocrite).
Dans notre cas, le terme « Grenelle » a remplacé plus ou moins le mot « consultation ». Il comprend l’idée générale d’un débat réunissant notamment des représentants du gouvernement, des professionnels du milieu concerné, des associations et des ONG, à la suite duquel des décisions seront prises (création de lois, de commisions, etc.).
A l’origine, Grenelle était une commune du département de la Seine située dans l’actuel XVe arrondissement de la capitale ; elle fut incorporée à Paris en 1860. Pendant les grèves de mai 68, le ministère du travail (situé au 127, rue de Grenelle) négocia avec les syndicats et organisations patronales des accords prévoyant notamment l’augmentation de 25% du SMIG. Les organisateurs de ces accords ne sont pas allés chercher bien loin pour leur trouver un nom : au coin de la rue, ce qui donna « Les accords de Grenelle ».
Le gouvernement actuel a remis ce nom à la mode en organisant notamment
- le Grenelle de l’environnement (2007)
- le Grenelle de l’insertion (2007)
- le Grenelle de la mer (2009)
- le Grenelle des ondes (2009)
Pour conclure, on peut penser que la rue de Grenelle date d’avant le XVIIe siècle…