Devine qui te tient ? (Elizabeth Browning)

Par Arbrealettres


Lors je songeai comme Théocrite chantait
Les douces années, chères et désirées,
Qui chacune semble d’une main gracieuse,
Porter un don aux mortels, jeunes ou vieux.
Et, comme je rêvais dans sa langue antique,
Je vis, peu à peu à travers mes larmes,
Les douces, tristes, mélancoliques années
De ma vie, qui tour à tour ont jeté
Une ombre sur moi. Soudain, je sentis
En pleurant, qu’une forme mystique bougeait
Derrière moi, et me tirait par les cheveux,
Et d’une voix impérieuse dit, comme je luttais…
« Devine qui te tient ? » – « La Mort », dis-je. Mais
La réponse d’argent tinta : « Non, l’Amour. »

(Elizabeth Browning)