L’histoire est celle de vingt-six personnages qui habitent un immeuble à logement vétuste et déchu par le temps: Le Galant. Dans une canicule hors du commun, on assiste à la vie de gens qui sont enfermés dans leurs quotidiens imprégnés de pauvreté et de solitude. Chacun cherchant par ses propres moyens de trouver leurs lueurs d’espoir pour poursuivre leurs chemins sans se faire mal. Un éventail coloré et authentique d’hommes et de femmes s’entrecroiseront pour notre plaisir: Le “pusher”, la pute,le pornographe, le bédéiste, le gymnaste,le cuisinier, un band de musique,la femme sur le retour d’âge,les immigrés,l’anglophone,l’aveugle,le cuisinier,le suicidé,le vieux et sa vieille, le schizophrène et la tueur à gage,pour ne nommer que ceux-là. Belle brochette ,en effet.
La lecture se fait comme si on regardait un téléroman. Des courts chapitres de 3-4 pages se succèdent nous laissant découvrir à petites doses l’authenticité de chacun des locataires. La structure m’a beaucoup plu. L’entrecroisement des scènes et des personnages est méticuleusement bien peaufiné. Par contre, le rythme est saccadé et il m’ a été ardu de connaitre et d’assimiler chacun des personnages tant qu’à la moitié du livre, j’étais encore confus pour certains. Je conseille donc une lecture qui ne s’espace pas dans le temps. L’erreur que j’ai commise.
L’écriture de Jean-Simon Desrochers est riche et imagée. Il possède un réel talent. Juste pour ce critère, je qualifie ce roman d’exceptionnel. Pour le récit et l’intrigue, ce n’est pas mon genre. L’intrigue de la tueuse à gage a été mon fil d’Ariane sinon j’aurais pu me désister.Mais,dans la deuxième moitié, j’étais en mal de vouloir connaître le destin de chacun et ,finalement, j’y ai trouvé mon compte.
Un roman trash avec des scènes très “hard” côté sexe. Bien rendu et nécessaire mais peut-être trop nombreuses. L’histoire de Roméo et sa Henriette ,la cancéreuse qui écoute la TV sans arrêt est un bijou.Et l’atmosphère de ces journées de fournaise est transposé avec une justesse sans faille.
Jean-Simon Desrochers a certainement passé des heures a observé les gens, les tics, les décors, les odeurs. Son roman en est imprégné jusqu’à la moelle. Imprégné d’une canicule des pauvres , d’une richesse de vie.
La canicule des pauvres,Jean-Sébastien Desrochers, édition Les herbes rouges,2009,672p.