En cette fin d’après-midi, les jeunes UDC ont appelé à une manifestation visant soi-disant à « protéger les apprentissages des jeunes suisses ». Cette manifestation fait suite à la proposition de la Municipalité de Lausanne d’engager des apprentis sans-papiers afin de leur permettre d’accéder à la formation professionnelle comme le prévoit la Convention internationale relative aux droits de l’enfant. Par cette action, les jeunes de l’UDC tentent de faire croire que, soudainement, ils défendent l’apprentissage, tout du moins pour les Suisses.
Il est nécessaire de rappeler, qu’en Suisse l’accès à la formation professionnelle n’est pas un droit, ni pour les Suisses, ni pour les étrangers. En effet, l’accès à la formation professionnelle est soumis à l’obligation de trouver une place, selon les besoins du marché, donc de l’économie. Tant pis, s’il manque des places d’apprentissage pour la jeunesse, cela fait partie des dégâts collatéraux de notre système helvétique. Ce système est défendu bec et ongle par l’UDC qui s’oppose systématiquement à tout principe d’un droit à la formation professionnelle, même pour les Suisses. Les propositions les plus modestes pour augmenter l’offre de formation sont combattues avec acharnement, comme l’ouverture de l’offre formation dans des écoles de métiers. L’UDC veut moins d’Etat, moins d’école publique, donc moins de places d’apprentissage, donc plus de jeunes sur le carreau, toute nationalité confondue.
Prétendre protéger les apprentissages des jeunes suisses en s’opposant à l’accès à l’apprentissage des sans-papiers est un leurre qui ne trompe personne. En tentant cette manoeuvre opportuniste et en essayant de faire croire qu’ils défendent l’accès à l’apprentissage pour les jeunes Suisses, l’UDC les prend pour des imbéciles tout en ne faisant rien d’autre que de propager la haine et le mépris de l’autre. Défendre l’apprentissage, c’est se battre pour le droit à la formation professionnelle, qui est un droit fondamental, c’est-à-dire un droit pour toute la jeunesse, qu’elle soit suisse, étrangère ou sans-papiers. Cela, les jeunes le comprennent très bien.
Cyril Curchod, Syndicat Vaudois des Maîtres-ses de l’Enseignement Professionnel (SVMEP) & Alain Hubler