La réforme agraire des années 2000 au Zimbabwe avait consisté en une expropriation massive de 4000 fermiers blancs, par la menace et l'intimidation orchestrée par des milices au service de Robert Mugabe. Bien entendu, ces terres confisquées ont été majoritairement redistribuées à des proches du régime. S'ensuivit donc une chute vertigineuse de la production agricole, dont les zimbabwéens furent les victimes directes [1].
Il y a quelques jours, une nouvelle loi a été votée au Zimbabwe, le Indigenization and Economic Empowerment Act [2] : les entreprises ayant des actifs supérieurs à 500 000 $ ont l'obligation, dans les 45 prochains jours, de détailler l'origine raciale de ses actionnaires, et de transférer à des zimbabwéens de souche assez de parts de celles-ci afin qu'ils soient majoritaires.
Il est inutile de préciser que si cette loi est effectivement appliquée, les investissements étrangers en particulier, déjà en chute libre, devraient purement et simplement disparaître. Le Zimbabwe, dont l'Indice de Développement Humain est également en chute libre depuis les années 90 [3], va s'enfoncer dans la misère un peu plus encore. Toutefois, il existe un espoir que la nouvelle folie du dictateur zimbabwéen n'ait pas lieu, puisque le premier ministre de coalition Morgan Tsvangirai s'est fermement opposé à cette loi la déclarant « nulle et non avenue » [4] puisque décidée unilatéralement par Mugabe.
[1] voir article de Wikipedia sur l'histoire récente du Zimbabwe
[2] voir Foreign Policy
[3] Voir graphique d'évolution de l'IDH du Zimbabwe
[4] Voir RFI
Image : Robert Mugabe en janvier 2008, durant le sommet de l'Union africaine à Addis-Abeba (Éthiopie). Photographie de l'armée américaine (Tech. Sgt. Jeremy Lock), à ce titre libre de droits.