Tosca à Montréal…il y 30 ans et un siècle!

Publié le 30 janvier 2010 par Turp

30 janvier 2010
(No 2010-03)

Programme (page couverture) de Tosca
Opéra de Montréal (1980)

Tosca…30 ans…et 100 ans plus tard !

C’est soir de première à l’Opéra de Montréal en ce 30 janvier 2010 ! Et ce sera aussi le soir du 30e anniversaire de la compagnie lyrique montréalaise que les critiques Claude Gingras et Arthur Kaptanis soulignent dans deux très bons dossiers publiés dans La Presse et The Gazette ce matin sous les titres « L’Opéra de Montréal…907 fois » (p. AS-10 et 11) et « Opera de Montréal- In Strong  Voice » p. F-1 et 3).

L’Opéra de Montréal a choisi de célébrer son 30e anniversaire en présentant le drame lyrique de Giacomo Puccini qui avait donné naissance à l’Opéra de Montréal en 1980 : Tosca. Le premier directeur artistique de l’Opéra de Montréal, Jean-Paul Jeannotte, avait fait appel à Charles Dutoit pour assurer la direction musicale de l’opéra et pour diriger l’Orchestre symphonique de Montréal. Le Chœur de l’Opéra de Montréal avait été préparé par René Lacourse. La mise en scène avait été confiée à l’homme de théâtre Jean Gascon et les décors et costumes conçus par Robert Prévost. Pour incarner Tosca, la nouvelle compagnie montréalaise choisissait Nicole Lorange et l’accompagnait par Garbis Boyagian dans le rôle de Scarpia et Luis Lima dans celui de Cavaradossi. Les rôles de Cesare Angelotti, de Spoletta et de Sciarrone avaient été confiés à Jean-Pierre Hurteau, André Lortie et Gilles Latour, alors que Gaétan Laperrière était le geôlier et Stéphane Lacombe le pâtre.


Distribution de Tosca
Opéra de Montréal (1980)

Présenter Tosca en 2010 c’est aussi célébrer le centenaire de la première production montréalaise du grand drame romantique de Puccini. Comme le soulignait Gilles Potvin dans la note historique contenue dans le programme de Tosca de la production de l’Opéra de Montréal d’octobre 1980, la première représentation de Tosca à Montréal a eu lieu le 31 octobre 1910 au His Majesty’s et constituait la production inaugurale de la Montréal Musical Society. Comme nous le révèle la Chronologie musicale du Québec (1534-2004), cette société avait été fondée par Albert-Clerk Jeannotte et Charles-Onésime Lamontagne et modifia son nom dès l’année suivant sa création pour devenir la Montreal Opera Company. Comme le rapporte également Gilles Potvin, Tosca s’est avéré l’un des opéras les plus souvent joués à Montréal : il a été présenté par des troupes en tournée et par des compagnies locales comme les Festivals de Montréal (1944, 1949) et l’Opera Guild (1957). Il fut le premier opéra à être à être chanté dans la Grande Salle (rebaptisée salle Wilfrid Pelletier) de la Place des Arts en février 1964. La distribution comprenait Ella Lee, Richard Verreau et George London et la direction musicale avait été confiée au chef de l’Orchestre symphonique de Montréal Zubin Mehta. Cette production avait été reprise ne 1966 avec la Tosca Marie Collier, Richard Verreau et Renato Cioni en alternance dans le rôle de Cavaradossi, et un grand Scarpia…le baryton français Gabriel Bacquier.

Présenter Tosca en 2010 c’est aussi célébrer le centenaire de la première production montréalaise du grand drame romantique de Puccini. Comme le soulignait Gilles Potvin dans la note historique contenue dans le programme de Tosca de la production de l’Opéra de Montréal d’octobre 1980, la première représentation de Tosca à Montréal a eu lieu le 31 octobre 1910 au His Majesty’s et constituait la production inaugurale de la Montréal Musical Society. Comme nous le révèle la Chronologie musicale du Québec (1534-2004), cette société avait été fondée par Albert-Clerk Jeannotte et Charles-Onésime Lamontagne et modifia son nom dès l’année suivant sa création pour devenir la Montreal Opera Company. Comme le rapporte par ailleurs Gilles Potvin, Tosca s’est avéré l’un des opéras les plus souvent joués à Montréal : il a été présenté par des troupes en tournée et par des compagnies locales comme les Festivals de Montréal (1944, 1949) et l’Opera Guild (1957). Il fut le premier opéra à être à être chanté dans la Grande Salle (rebaptisée salle Wilfrid Pelletier) de la Place des Arts en février 1964. La distribution comprenait Ella Lee, Richard Verreau et George London et la direction musicale avait été confiée au chef de l’Orchestre symphonique de Montréal Zubin Mehta. Cette production avait été reprise ne 1966 avec la Tosca Marie Collier, Richard Verreau et Renato Cioni en alternance dans le rôle de Cavaradossi, et un grand Scarpia…le baryton français Gabriel Bacquier.

Nicole Lorange sur sa Tosca…à l’Opéra de Montréal en 1980

J’ai eu la chance d’échanger avec la première Tosca de l’Opéra de Montréal hier et celle-ci m’a dit avoir conservé un « merveilleux » souvenir de la production inaugurale de l’Opéra de Montréal où elle tenait le rôle titre pour les sept représentations du 7 au 19 octobre 1980. Après avoir chanté ce grand rôle puccinien en version concert en Israël sous la direction de Zubin Metha en mars 1979 et de l’avoir interprété à  l’opéra de Capetown en Afrique du Sud le mois suivant, « revenir chanter chez soi » la rendait « très heureuse » et lui procurait « une joie profonde ». « Je me sentais en possession de mon rôle », ce avec quoi le critique Claude Gingras était de toute évidence en accord lorsqu’il écrivait dans La Presse du 8 octobre 1980 : « Elle joue avec une grande vérité et projette une voix puissante et expressive ». Elle se rappelle d’une distribution qui avait le goût de réussir la relance de l’opéra de Montréal et avait particulièrement apprécié ses deux partenaires Luis Lima et Garbis Boyagian. Pour cette grande soprano québécoise, la musique de Puccini est celle des émotions et illustre le fait, pour citer une belle formule qui est la sienne, que « la musique est un sauf-conduit dans le vie ». Nicole Lorange assistera à la première de Tosca e soir et sera sans doute émue en entendant cet opéra qu’elle me dit avoir tant aimé chanter, et particulièrement l’air Vissi d’arte, vissi d’amore, et dont elle a également enregistré en 1978 une intégrale, sur étiquette Zafiro (2-Zafiro SA ZOR-1011), sous la direction de Anton Guadagno, entourée de Giacomo Aragall dans le rôle de Cavaradossi, Louis Quilico en Scarpia et du sacristain Napoléon Bisson. On retrouve également des extraits de Tosca et d’autres opéras de Puccini, Boito et Verdi qu’elle avait enregistrés en 1977 sur étiquette Columbia-Alhambra (1977; Col SCE-982)…et dont j’ai d’ailleurs retrouvé l’illustration, reproduite ci-après, sur un site fort intéressant que vous pourrez consulter à l’adresse http://www.vinyldivas.com.

J’ai retrouvé un extrait de l’opéra Cavalleria Rusticina de Pietro Mascagni chanté par Nicole Lorange et sans doute susciterais-je votre intérêt en vous indiquant qu’il s’agit d’un enregistrement « clandestin » que vous pourrez entendre en cliquant ici !

Et pour un avant-goût de la Tosca de ce soir…

The Gazette a affiché sur son site électronique des extraits visuels de la production de Tosca début ce soir et vous pourrez visionner ces extraits en cliquant ici (le temps de téléchargement est d’environ 30 secondes et votre patience sera récompensée par trois minutes et 17 secondes de beaux moments d’opéra !).


David Pomeroy (Cavaradossi) et Nicola Beller Carbone (Tosca)
lors de la répétition générale à l’Opéra de Montréal le 28 janvier 2010

Photographie: Dario Ayala, The Gazette

Je serai de retour samedi prochain pour faire des commentaires sur la production anniversaire de Tosca de l’Opéra de Montréal ! Et pour l’instant j’écoute, comme certains et certaines d’entre vous, et en direct du Metropolitan Opera de New York, Stiffelio de Giuseppe Verdi, dans une distribution comprenant José Cura, ténor (Stiffelio), Andrzej Dobber, baryton (Stankar) et Philip Ens, basse (Jorg), l’orchestre et le choeur du Metropolitan Opera étant placés sous la direction Placido Domingo. Peter Gelb a annoncé avant que le rideau ne se lève que la soprano Sondra Radvanovsky qui devrait interpréter le rôle de Lina était remplacée par Julianna di Giacomo. Comme m’en informe l’animatrice Sylvia L’Ecuyer, que je remercie pour sa réponse instantanée, celle-ci a reçu le prix accordé à la Nouvelle Artiste de l’Année par le New York City Opera quand elle a remplacé au pied levé Pamela Armstrong dans le rôle de Fiordiligi l’an dernier. Qui sait, sa performance de cet après-midi pourrait aussi lui permettre de se distinguer au MET cette fois-ci !

Bon samedi !