Veuillez bien m'excuser pour ce long délai entre billets. Il y a deux fins de semaine, je suis allé avec un ami à New York, un pélerinage gourmand important. Même si j'attendais impatiemment ce moment, je m'étais garder d'élaborer des plans trop ambitieux. Je voulais profiter calmement de mon court séjour, de pas me sentir pressé par un besoin de visiter tel ou tel endroit ou resto. En fin de compte, on est arrivé en ville vendredi soir, où a exploré la ville dans toutes ses facettes nocturnes au point où le lendemain on n'était pas disposé à s'aventurer énergiquement la journée durant. Le dimanche, jour de notre départ, une pluie verglaçante n'encouragea pas non plus des déambulements trop exhaustifs, surtout avec sept heures de route à faire ensuite. Je n'ai pas pris des photos de tous mes repas (il faisait trop noir, ou ça ne me tentait pas, ou ma caméra était à l'hôtel), mais en voici quelques unes.
C'est le vendredi soir que pris place notre souper formel. Pour avoir l'air civilisé, on a décidé de ne pas souper à 16h30 pour plutôt s'aventurer aux alentours de notre hôtel pour se divertir et se distraire avant l'heure du repas. Trottoirs parcourus, bars fréquentés, bières bues, on avait faim. Étant donné notre piètre connaissance géographique de Manhattan, le choix de restaurant a été complexe et frustrant. En bout de ligne, on s'est dirigé vers le East Village où mon compagnon avait déjà mangé quelques dignes repas. Ce qui est plutôt charmant à New York c'est la vivacité de son ensemble. Rue, trottoirs, restos, bars, magasins, partout on y trouve des gens. Ceux-ci sont divers, mais surtout (et c'est peut-être parce que j'y suis un étranger) ils paraissent, en moyenne, plus cool. On entre dans un petit café: lumière hyper-tamisée, bar plein, tables où confèrent beaux jeunes sans oublier le petit groupe de fumeur et cellulaire-parleur croisée à l'entrée. C'est le seul moment de ma vie j'ai trouvé le mot buzz approprié. Et il fut plus qu'approprié à Motorino.
Mais une fois servi, les plaisirs décuplent. Après avoir entamé une belle bouteille, les pizzas arrivent. Ci-haut, chou de Bruxelles, ail, pecorino, mozzarella di bufala et pancetta (15$). Vraiment une révélation cette pizza. D'abord, la croûte est terrassante. Légère, fine, croustillante, souple, juste assez salée avec cet imanquable goût de levure, c'est un chef d'oeuvre en soi. Les ingrédients poursuivent la tendance, la pancetta donne un profond goût de porc, de gras, de sel, qui contraste avec les tons sucrés et végétaux du choux, qui a caramélisé lors de la cuisson. Les fromages donnent une richesse laitière au tout, mais ne se distinguent pas l'un de l'autre, même si l'on remarque le goût un peu plus prononcé du pecorino. Une des plus remarquables assiettes de ma vie.
Je ne vous fatiguerai pas avec éloges et commentaires sur New York, sauf pour vous dire que j'y retournerai, cette fois avec un peu plus de temps. Et si vous avez un oncle ou une tante riche qui voudrait m'y héberger, dites.