Le littoral belge ne résisterait pas à une tempête comme Xynthia

La Région flamande en est consciente depuis fort longtemps : son littoral ne résisterait pas à une super tempête telle que Xynthia et les conséquences seraient catastrophiques. Outre une éventualité de 1.000 à 4.000 victimes (près d’un demi-million de personnes habitent le long de la côte sans compter les estivants), les dégâts pourraient atteindre 3 milliards d’euros dans l’arrière-pays formé en grande partie de polders. L’eau pourrait en effet envahir les terres sur une profondeur de plusieurs kilomètres.

La Côte belge, c’est une immense plage très largement urbanisée de 67 km courant de la France aux Pays-Bas et entrecoupée de quatre ports (Nieuport, Ostende, Blankenberge et Zeebruges). Un tiers de la zone n’est pas protégé de manière satisfaisante contre les risques naturels.Une super tempête verrait la mer déferler bien au-delà de la grève. Selon un rapport de 2007 de l’Afdeling Kust (département « côte » de l’administration flamande), la plupart des digues des stations balnéaires, des centaines de brise-lames et des quelques rares zones de dunes épargnées par la pression immobilière ne résisteraient pas à la force de la mer et les ports seraient submergés. 

L’administration flamande planche depuis cinq ans sur un projet de grande envergure visant à aménager de manière « naturelle » les zones sensibles et en priorité certaines plages dont l’étendue et la forme ont une influence avérée sur la dangerosité des flots. Une des techniques consiste à relever inlassablement le niveau des plages à risques et certains bancs de sable sous l’eau afin de casser ou amortir l’effet des marées. Le plan prévoit aussi la création de zones inondables dans les polders de l’arrière-pays pour éviter ou restreindre le risque d’inondations. Un pan entier du projet, beaucoup plus coûteux (on parle de 300 millions d’euro), risque de ne pas voir le jour : la construction de barrages anti-tempêtes à l’entrée des ports.

Le projet est finalisé sur le plan technique et certains travaux ont déjà été effectués mais pour le reste, le financement ne suit plus. Et pourtant, il y a urgence car de telles tempêtes surviennent de plus en plus souvent en raison notamment (mais restons prudents) des changements climatiques.Gageons que Xynthia lui donnera un gros coup d’accélérateur.

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Photo : Belga